Dix-septième opus de la saga James Bond d'EON Productions produit par Barbara Broccoli et son demi-frère Michael G. Wilson, sous la supervision d'Albert R. Broccoli. Première apparition charismatique de l'acteur de 41 ans, Pierce Brosnan (Nomads, Liaisons à New York) qui tire le bon numéro avec le rôle-titre de 007, célèbre agent secret du MI6 de sa Majesté. Après avoir déjà passé à côté du rôle en 1986 pour Tuer n'est pas jouer suite à ses obligations contractuelles télévisuelles avec la série Remington Steele qui l'avaient contraint de refuser, ce fut que partie remise, il entre enfin dans la légende en 1995 après six ans de conflits juridiques qui ont bloqué la production de la saga. Réalisé par le cinéaste Martin Campbell (La Loi criminelle, The Foreigner), sous la musique composée par le compositeur français Éric Serra et la chanson titre GoldenEye, écrite par Bono & The Edge et interprétée par la légendaire Tina Turner, ce nouveau chapitre de l'époque est l'épisode le plus rentable de la franchise avec plus de 352 millions de dollars de recette mondiale. À la différence des derniers épisodes de la série, le scénario de Michael France n'est pas une reprise des romans d'Ian Fleming. La guerre froide n'est plus qu'un lointain souvenir, mais de nouveaux ennemis menacent la paix mondiale. En Russie, l'agent James Bond tente de faire échec à Janus, une organisation criminelle qui s'est emparée d'une puissante arme secrète fabriquée par l'OTAN. Une nouvelle ère s'ouvre donc pour 007, et dans la galerie d'un nouveau méchant à la tête du gang Janus, l'ancien agent 006 interprété par l'excellant Sean Bean (Jeux de guerre, Seul sur Mars) qui passe du côté obscure de la force.
Du côté des James Bond Girls, deux girls s'opposent la prude innocente, Izabella Scorupco (Vertical Limit, Cougar Club) face à la perverse psychopathe, Famke Janssen (Le Maître des illusions, L.A. Rush), pour la première fois M est incarné par une femme, Dame Judi Dench (Sherlock Holmes contre Jack l'Éventreur, Le Crime de l'Orient-Express) sans oublier sa nouvelle secrétaire, Miss Moneypenny interprété par Samantha Bond (Erik le Viking, Yes). Le reste du casting d'espions commence avec Joe Don Baker (Justice sauvage, Mars Attacks!), Robbie Coltrane (Absolute Beginners, Effie), Tchéky Karyo (Le Marginal, Belle et Sébastien), Gottfried John (Rien que pour vos yeux, Rouge rubis), Alan Cumming (Guns 1748, Battle of the Sexes), Desmond Llewelyn (Cléopâtre, Chitty Chitty Bang Bang) et la petite participation de Minnie Driver (Sleepers, Spinning Man).
Ici le colonel Oroumov, sortez, main en l'air…
Très original !
La guerre froide est finie, mais James Bond, malgré le luxe et les femmes, a du mal à oublier Trevelyan, son meilleur ami, qu'il a dû «sacrifier» lors d'une mission en Sibérie. À Monte-Carlo, il rencontre Xenia, une espionne russe aussi ravissante que dangereuse. Avec la complicité d'Ourumov, celle-ci parvient à voler le Tiger, un super hélicoptère de l'OTAN, au nez et à la barbe de Bond. Xenia et Ourumov travaillent pour le compte de Janus, une organisation criminelle internationale. Ensemble, ils vont dérober Goldeneye, une arme secrète qui permet de brouiller tout système de détection électronique dans un rayon de cent kilomètres. James Bond part pour la Russie. Sa mission : récupérer Goldeneye et débarrasser la planète de Janus...
Est-ce que toutes tes Vodkas Martini étouffent les voix de tous ceux que tu as tué ou te consoles-tu dans les bras de femmes consentantes, la vie de toutes celles que tu n'as pas su protéger ?
Brosman avec GoldenEye s'offre ici une belle performance plus que satisfaisante, humanisant l'espion sans lui ôter son aspect éternellement victorieux et compose probablement le meilleur Bond depuis Sean Connery. Il est paré au discret lifting de la saga d'espionnage qui commençait à sérieusement s'étioler. Le nabab Albert R. Broccoli cède enfin sa place de producteur à sa fille et son beau-fils seul aux affaires Bondiennes depuis le départ en 1975 d'Harry Saltzman qui fut contraint de vendre ses droits de la franchise au studio United Artists en raison d'importantes difficultés financières. Le scénario de trahison n’est sûrement pas le meilleur de la saga mais il est très intelligent, et conserve l’aspect divertissant des éléments Bondien : les James Bond Girls, la musique, les cascades spectaculaires, des bases secrètes et le passage au casino avec des décors grandioses, un casting international, la Bond mobile, un véritable opus à course-poursuite. Bond est au début une figure de l'espionnage dépassée, démodée, moquée et malmenée, qui appartient au passé comme lui répète sa charismatique patronne M et son entourage lors de la mission. Toutefois, Brosnan réussit superbement à apporter quelque chose de très personnel dans son jeu tout en s'appropriant les qualités de ses prédécesseurs, la détermination de Dalton, l’humour de Moore, la nostalgie de Lazenby et la brutalité de Connery.
Un excellant chapitre qui remet les codes de Bond dans son époque sous la mise en scène inspiré de Martin Campbell qui réussira encore l'exploit d'introduire en 2006, Daniel Craig dans le smoking de 007 avec le chef-d'œuvre, Casino Royale.
Je suis l'invincible !