Cette fois-ci, il s’agit pour James Bond d’empêcher l’imposant Auric Goldfinger de cambrioler Fort Knox (rien que ça !) et ainsi de détenir le marché de l’or à lui tout seul.
Le plus connu des James Bond et ce n’est pas pour rien. Une réussite exemplaire du maniement de l’icône British. Tous les éléments qui constituent l’univers de James Bond sont présents.
Le scénario est plein de rebondissements. Les personnages sont tracés avec intelligence. Ils évoluent. Comment peut-on imaginer en voyant Auric Goldfinger, ridicule en short, escroquant aux cartes un vieux riche au bord d’une piscine dans les premières minutes du film, qu’il sera le cerveau sadique d’un gigantesque braquage nommé Grand Chelem. La réalisation dynamique de Guy Hamilton nous fait passer de l’action à la contemplation en passant par des scènes de suspens très réussis. Le rayon laser prêt à découper James Bond en deux par l’entre jambe (c’est l’attaquer sur son point faible...) fait froid dans le dos. Comment va-t-il sans sortir ? C’est un régal. Côté féminin, le casting est profondément réjouissant. Les sœurs Masterson (Jill et Tilly) sont magnifiques. On regrette vraiment de voir disparaître Jill si tôt mais on pardonne vite son effacement quand on contemple la manière dont il est mis en scène. Un corps splendide magnifié par sa seconde peau en or. On sent James troublé. C’est nouveau et cela lui va bien. Un peu de sentiment lui donne un côté revanchard que l’on est content de partager avec lui. Quant à Pussy Galore, pilote d’avion, son sourire face caméra lorsque James Bond revient à lui est irrésistible. Elle séduit autant qu’elle est séduite elle-même. C’est craquant.
Les inventions sont multiples et originales, de la Rolls Roys plaquée or que l’on démonte en fonderie, à la première apparition de l’Aston Martin truffée de gadgets de hautes volées, on est scotché à notre fauteuil. Le clou étant l’animation complète du salon du Ranch d’Auric Goldfinger avec maquette monumentale sortant du sol, billard se transformant en centre de contrôle, mur se déplaçant, écran géant, conduit de cheminée animée. On n’en revient pas. Et le tout dans des décors grandioses qui nous font passer de Miami à Washington en passant par Genève. Je ne peux passé sous silence le merveilleux Odd-job, asiatique lanceur de chapeau muet, valet de Goldfinger, qui fait peur même lorsqu’il essaye de sourire. Lors de l’affrontement final, on ne voit vraiment pas comment James Bond peut s’en sortir face à cette masse. Et pourtant...
Outre l’action, le suspens bien mené et la séduction, on trouve un élément mis en avant de façon plus importante dans cet épisode : l’humour.
Pour l’exemple, la scène d’ouverture des premières minutes comporte à elle seule trois éléments de dérision qui marque le ton. Une mouette nage dans le port. Ce n’est qu’un leurre fixé sur la tête de James Bond en combinaison de plongée. On pouffe...
Après avoir placé des explosifs, toujours en combinaison de plongé, James Bond fini par enlever cette dernière pour retrouver un comparse dans un bar avant l’explosion et, Oh miracle ! sous sa combi, il est en smoking blanc impeccablement repassé. On admire...
Dernière petite touche énorme mais non sans charme. En embrassant sa première conquête du film, il parvient à distinguer dans ses yeux, comme dans un miroir, le vilain méchant qui l’attaque dans le dos. On est en plein extase...
Il est imbattable.
Donc un excellent troisième épisode. Vivement la suite.