Love on the beat
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Film très particulier. Et ce qui est encore plus particulier à mes yeux, c'est que ce soit un papy qui expérimente de la sorte, alors qu'habituellement, à cet âge, on devient sage et on laisse les jeunes mettre le souk ! C'est un peu triste en un sens. Non pas que ce type d'expérimentation soit ce qu'il y a de mieux dans le cinéma, mais juste que les petits jeunes manquent souvent d'imagination, je trouve, ils se contentent de filmer des silences... En même temps, c'est l'expérience de Greenaway qui lui a permis de réussir ce projet : pas sûr qu'un débutant aurait pu maîtriser ce fatras de foutre.
Le scénario est écrit étrangement. L'attention du spectateur ne décline jamais vraiment, l'auteur a en effet la bonne idée de relancer son intrigue régulièrement en cassant le mur. Nous avons bien un objectif à atteindre mais les conflits sont rares ou du moins ne paraissent jamais intenses. C'est sans doute ça le problème. Et je dis que le scénario est écrit étrangement parce que Greenaway amène ses éléments de manière différente, mais en soi on retrouve bien la structure normale d'un film. Autre petit défaut, c'est un peu décousu. Disons que l'intrigue consiste essentiellement en un enchaînement de scènes portées par un fil conducteur mince ; le tout manque de liant.
La mise en scène est assez impressionnante, je me demande d'ailleurs comment un esprit normal peut imaginer tout cela ? Le montage n'a pas dû être simple ! En tous cas c'est plutôt réussi ; en plus, le réalisateur parvient, malgré le côté expérimental, à composer de très jolis plans : c'est normal, il travaille la lumière énormément, et son lieu, un hangar qu'il ne camoufle même pas, lui permet de tout décorer comme bon lui semble. Les acteurs sont très bons aussi : ils se livrent littéralement à nu, explosent d'une énergie contagieuse. En d'autres termes, tout le monde s'amuse tout en accomplissant son travail le plus sérieusement possible.
Puisque les corps sont souvent nus, autant en parler : y a de jolis popotins dans ce film. Greenaway les filme bien. Il n'y a pas vraiment d'intention d'émoustiller le spectateur, tout est d'ailleurs trop théâtral pour ça. N'empêche que ces corps sont beaux et rappellent justement les vieilles peintures (ce qui devait être le but, vu le sujet).
Bref, "Goltzius and the Pelican Company" n'est pas un chef d'oeuvre, mais un objet filmique curieux et plaisant à découvrir. Il faudrait que je regarde d'autres films de ce réalisateur.
Créée
le 17 févr. 2016
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