Gone Baby Gone par BibliOrnitho
Boston, en 2007. Une fillette de 5 ou 6 ans a disparu. Toute la ville est en émoi. Les journalistes campent devant le domicile de la mère. Ainsi qu'une horde de flics et d'une foule d'anonymes, venus pour exprimer leur empathie, par curiosité ou voyeurisme.
Le chef de la police (Morgan Freeman) est déterminé : comme il répète, il sait ce qu'est perdre un enfant unique. Il ramènera l'enfant à sa mère. Coûte que coûte. Mais il est également réaliste : plus le temps passe et plus les chances de la retrouver vivante s'amenuisent.
La tante de l'enfant est bouleversée. C'est elle et son époux qui élèvent réellement l'enfant, qui lui donne le peu d'amour que la gosse reçoit : la mère boit, se dogue et mène une vie de petite frappe. Tantine, donc, engage un détective qui travaille en duo avec sa mignonne petite amie. Ils n'ont jamais bossé sur ce type d'affaire, mais comme il a été dit : ça ne peut pas faire de mal...
Comme j'avais apprécié Shutter Island, film également adapté d'un roman de Dennis Lehane, j'étais curieux de voir Gone Baby Gone. Je n'avais toutefois pas lu le livre avant et ne savais donc pas à quoi à m'attendre. J'ai découvert l'atmosphère lourde, sordide de l'Amérique des bas fonds. Poisseuse, glauque. Ultra violente, tant dans les actes que dans le langage ordurier des personnages. Le spectateur fraie avec les dealers, les pédophiles et autres criminels de tout poil. Le monde est sale et cette crasse crève l'écran.
La tension est palpable. Les images, l'ambiance sont comparables à celles de la récente série américaine "True Detective". Des personnages ambigus, ménageant chacun leur part d'ombre. Peu à peu, les indices se mettent en place et la vérité se ménage un chemin vers la surface. Les personnages sont campés par des acteurs de talent. Seul Morgan Freeman apparaît bien terne, insipide. Son rôle est heureusement mineur.
Un film efficace, prenant. Mais un film dur, dérangeant que la chaîne de télévision le diffusant a choisi de déconseiller aux moins de 12 ans. C'est bien le moins qu'elle pouvait faire. Quant à moi, il me semble impensable de montrer une telle bande à un gosse de 13 ou 14 ans. Il est vrai que la violence s'est aujourd'hui banalisée et que l'adolescence d'aujourd'hui est différente de celle que j'ai vécue. Tout de même : à réserver à un public averti !