Indéniablement une déception. Je ne suis pas rentré dans le délire, même si je conçois très bien qu'on puisse y trouver son compte. Et dans ces conditions c'est trèèèès long...
Bon, je ne faisais pas partie du cœur de cible, dans le sens où j'ai jamais été un grand fan de vieux rock sixties. Cela dit, l'incroyable BO reste l'atout numéro un du long-métrage, même pour un public non-initié : j'ai vraiment kiffé la sélection mitonnée par Richard Curtis et ses acolytes, à la fois classique et un minimum pointue si je comprends bien, à base de titres des Who, des Kinks, des Stones, mais également des Moody Blues et de Cat Stevens, entre autres friandises.
Mais bien entendu, une BO ne fait pas un film, fût-elle excellente.
Un scénario, par exemple, ça peut aider aussi... Celui de "The boat that rocked" n'est clairement pas à la hauteur, juxtaposition de saynètes pseudo rigolotes et de sous-intrigues sans grand intérêt et extrêmement prévisibles la plupart du temps.
Richard Curtis préfère articuler son film autour de ses personnages, mais ces derniers sont unidimensionnels au possible, ruinant souvent l'attachement que l'on peut porter aux comédiens.
En effet, le casting comprend des figures telles que Bill Nighy, Philip Seymour Hoffman ou Rhys Ifans, mais on se fout assez rapidement de leur sort, au sein d'un récit manichéen en diable, à l'image du vilain membre du gouvernement, unilatéralement coincé et malveillant, interprété par Kenneth Brannagh.
Certes, on comprend bien que Curtis ne vise pas au naturalisme, et cherche simplement à évoquer l'insouciance, la désinvolture et l'esprit potache des ces années de libération des mœurs, mais l'ensemble finit par être un brin insignifiant.
D'ailleurs cet aspect superficiel se retrouve dans le traitement d'un sujet pourtant en or massif, qui n'est qu'effleuré en vitesse au travers d'une poignée de répliques : nous ne saurons finalement rien ou presque des tenants et aboutissants du thème central, à savoir pourquoi et comment ont émergé ces radio pirates, émettant au large de la mer du Nord et narguant les autorités britanniques.
Des défauts que l'on retrouvait déjà dans la comédie romantique "Love Actually", la précédente production signée Richard Curtis que j'adore, où étonnamment l'aspect mainstream, décousu et sans épaisseur ne m'avait pas dérangé : question de contexte probablement, et surtout de subjectivité.