La nuit des loosers

Un film haletant, ultra vitaminé, qui entraine le spectateur dans une cavale nocturne, de rebondissement en rebondissement. Le tout soutenu par une bande son puissante, à la fois angoissante et planante. Connie Nikas, petite frappe incarnée par un Robert Pattison cocaïné, cherche à échapper aux forces de l'ordre après un braquage de banque pour le moins pittoresque, commis avec son frère, handicapé mental léger. Ses chances de succès, on s'en doute, sont minces, mais le gus est astucieux et possède une présence d'esprit et un aplomb hors du commun.

Il part à la dérive dans un New-York interlope et magistralement filmé, et va côtoyer - parfois violement, il faut le dire - au cours de sa folle nuit, une véritable cour des miracles : camés, alcooliques, dealers, ado à la dérive, vieillards grabataires, courtier en paiements de cautions, flics et agents de sécurité. Son ex (ou sa copine, on ne sait pas très bien) n'est pas mal non plus. Une belle galerie de personnages secondaires de loosers, tous plutôt réussis. Le tout dans les lieux les plus improbables qui soient. Le parfait envers du rêve américain, en définitive. Si une scène se déroule dans un Domino's Pizza et si l'on aperçoit fugitivement l'enseigne d'un Mac Do, difficile de voir ça comme du branding.

"Good Time" est ainsi un film de genre, très bien réalisé, avec un scénario sympa et très bien ficelé, mais auquel il manque peut-être une petite touche d'originalité pour en faire un grand film. Reste que je n'ai pas vu le temps passer pendant la séance: aucun doute, ça fonctionne.