Goshu le violoncelliste est adapté d'une nouvelle de Miyazawa que je n'ai pas lu (ou du moins dont je ne me souviens plus, depuis le temps que je n'ai pas lu cet auteur), mais effectivement on y retrouve cette atmosphère de conte de fée nourrie d'animisme. Goshu est un violoncelliste médiocre qui se rêve pourtant en émule de Beethoven. Divers animaux vont se présenter chez lui afin de l'aider à améliorer son jeu. On voit bien que ce dessin animé est un film didactique sur la musique classique, comme l'était également Fantasia dont il est peut-être inspiré. On peut d'ailleurs voir que Horus le prince du soleil, premier long métrage du maître, s'inspire largement des Disney. Mais Isao Takahata reprend également à son compte, notamment dans la séquence du chat, le dessin animé à la Tex Avery : en témoigne une séquence dans un cinéma, où la scène d'un tel dessin animé est décalquée involontairement de l'autre côté de l'écran. Bel hommage où Takahata se coule humblement dans le rôle de l'émule.
Mais que les influences ne trompent pas, Goshu le violoncelliste, marqué comme on l'a dit par l'animisme, est profondément japonais : Takahata a manifestement digéré ses influences pour en tirer une œuvre personnelle. La courte durée (1 heure environ), est également à mettre au crédit de ce film qui, n'en faisant pas trop, reste charmant d'un bout à l'autre. La fin notamment, pour lyrique qu'elle soit, est un modèle d'épure.
Quant à Isao Takahata, on sait quel réalisateur culte il lui restait à devenir.