Quelle belle surprise que ce Grabbers. Un film dont je n’avais pas entendu parler il n’y a pas plus d’une semaine et devant lequel je m’installe sans véritable conviction. Au vu de la jaquette, je me dis que je vais voir quelques petites tentacules avec de vieux CGI bien pourris et puis basta. Quelle délicieuse erreur.
L’histoire se déroule dans un petit port d’une île irlandaise dans une ambiance bien tranquille. Enfin, au début parce qu’après des créatures venues de l’espace, qui finiront par s’appeler Grabbers, débarquent en mode « j’vais t’entaculer !!! ». Erin n’va plus !
« Gras-beurre », un nom qui convient parfaitement à ces monstres tentaculaires et luisants, sorte de Face-Huggers passés à la moulinette Lovecraftienne pour accoucher de poulpes bien voraces ! Quand ils sont petits, ils foutent un bordel que ne renieraient pas les Gremlins et quand ils sont adultes, là ils font plus de dégâts… Puis ils sont retors parce qu’ils peuvent même se déplacer sur terre pour peu qu’il y ait un peu de pluie.
Ce n’est donc pas un hasard si l’action se passe en Irlande, région peu connue pour son climat sec et aride. La photographie rend justice à la beauté du pays, certains plans sont de véritables cartes postales ! On est à la limite du reportage du National Geographic mais j’ai clairement apprécié la beauté de ces paysages ! Que ce soit la plage au lever du soleil, le petit patelin plongé dans la brume ou encore ses collines rocailleuses, le pays du Jameson et de la Guiness est mis à l’honneur.
Et ça sera bien à coups de binouzes, de whisky et de breuvages alcoolisés en tout genre que les autochtones vont parer les attaques de ces vicieuses bestioles. J’aurais aimé que le film exploite un peu mieux cette idée comme quoi c’est en étant paradoxalement beurré comme un p’tit Lu qu’on est le plus efficace pour se battre face à un poulpe géant. Les situations auraient pu être plus cocasses. Mais l’idée donne quand même lieu à quelques séquences amusantes.
Les effets spéciaux m’ont très agréablement surpris ! Je m’attendais plus à quelque chose de la trempe de production The Asylum mais que nenni ! Là, les bestioles sont franchement bien foutues et les 4 000 000£ de budget sont clairement bien utilisées !
En plus de ça, le film est bien marrant avec son humour so british! Le propos est tellement con qu’un bon gros second degré était de rigueur ! Et c’est chose faite. Les acteurs semblent bien s’éclater ! Mention spéciale à la pétillante Ruth Bradley (qui n’a pas volé sa récompense aux Irish Film and Television Awards), que je découvre et qui est bien fendard.
La musique n’est pas très marquante mais accompagne très bien l’action et sait se faire discrète quand il le faut.
En somme, j’ai pris le même genre de plaisir à regarder Grabbers qu’Arac Attack, à la différence que les araignées géantes sont remplacées par des créatures extraterrestres. Un bon film de monstres tentaculaires, bien réalisé et à base d’humour bien british ! Un plaisir d’autant plus savoureux qu’il est inattendu ! Au vu de la réussite qu’est ce film, je n’ai pas été étonné de constater que son réalisateur partage le même nom de famille qu’un de ses compatriotes de collègue surdoué prénommé Edgard. C’est quand même dommage qu’un film de cette qualité ne bénéficie pas d’une sortie sur nos écrans mais sorte directement en DVD.