Le film raconte l'histoire vraie de Jann Mardenborough, un joueur gallois fan de Gran Turismo, au point qu'après plusieurs épreuves de sélection, il va intégrer l'équipe de course Nissan et courir pour de vrai sur les circuits.
Dans ma prime adolescence, j'étais un grand fan de Gran Turismo, au point d'avoir poncé le premier jeu, sorti fin 1997 dans sa version japonaise sur PlayStation, et beaucoup joué au second volet, sorti lui aussi sur la même console en 2000. Après, je suis passé dans le camp Forza Motorsport... Tout cela pour dire que GT fait parti de ces jeux qui ont marqué leur époque, et là, c'est un joueur qui a accompli son rêve. Pour cela, le studio Sony a fait appel à Neil Blomkamp, clairement en perte de vitesse depuis Chappie, et dont son virage d'autoproduction n'a rien donné. Là, il est clairement en mode yes-man, sans être producteur ni scénariste, et il met en images cette histoire assez simple. Folle, mais classiquement réalisé.
Gran Turismo fait partie de ces films qui sont faits pour être vus sur un écran de cinéma, car niveau sensation, on en prend plein la tête. En particulier au niveau du son. D'où le fait que sans doute je surestime un peu le tout, mais sur le moment, j'ai passé une bonne séance. On sait très bien que David Harbour joue l'entraineur méchant mais avec un cœur gros comme ça, de Archie Madekwe (qu'on surnomme sans arrêt le noob), et Orlando Bloom, le responsable marketing de Nissan qui a eu l'idée de ce GT Academy. De ce fait, seuls restent les courses, qui sont spectaculaires, mais qui n'échappent pas à un côté parfois ringard (comme les plans sur les pistons pour montrer l'accélération des voitures ou ceux où on a une vue face caméra du jeune pilote en train de transpirer), ainsi qu'à une surmultiplication des plans qui n'ont pas l'air de durer plus de deux secondes. Ce qui fait que des films comme Grand Prix ou Le Mans restent toujours aussi impressionnants.
On n'échappe pas à un côté moralisateur, notamment de la part du père joué par Djimon Honsou qui n'arrête pas de charrier son fils d'arrêter de jouer à ces jeux, et surtout, il ne faut pas être allergique au côté placement de produits (où il y a très peu de plans sans mention de Sony, de PlayStation ou du logo GT), ainsi qu'à ce côté chapelle avec notamment ce prologue ridicule où [un acteur jouant] Kazunori Yamauchi, le créateur de Gran Turismo, nous explique la création de cette série qui reste toujours aussi forte, plus de 25 ans après ses débuts.
Il ne faut pas y chercher midi à quatorze heures quand on va voir Gran Turismo, mais seulement un spectacle, comme on disait jadis, où c'est presque une vision pornographique de l'amour des bagnoles, et qu'on peut toujours accomplir ses rêves.