Sorte de « Phone Game » où la cabine téléphonique serait remplacée par une scène de concert et un piano en particulier, « Grand Piano » s'avère nettement moins convaincant que son « modèle ». Le rythme est moins haletant, le montage moins stressant, et si Eugenio Mira s'en sort à peu près niveau mise en scène, il n'atteint clairement pas l'efficacité du film de Joel Schumacher. Il faut dire que le réalisateur n'a pas peur d'utiliser parfois quelques ficelles assez grossières, sans parler de certaines invraisemblances surprenantes et ne semblant visiblement gêner personne dans le public...
Malgré tout, avouons qu'on regarde ça sans déplaisir et que le suspense, sans être intense, ne fonctionne pas trop mal (malgré quelques scènes foirées), Elijah Wood s'en tirant plutôt bien, tandis que la musique, très inspirée par Tchaïkovski notamment, est assez réussie. Bref, si l'on peut concevoir ce destin de « Direct to DVD », cela reste fréquentable, clair et simple dans les motivations de son « bad guy » (ce qui n'est pas si courant) et honnête dans son dénouement : regardable, à défaut d'être aussi captivant qu'espéré. A noter que le scénariste, Damien Chazelle, se surpassera quelques mois plus tard, cette fois également comme réalisateur, avec l'impressionnant « Whiplash » !