A une époque où les seuls comptes rendus d'une course de Formule 1 étaient des photos floues en Noir et Blanc, l'arrivée d'un film comme Grand Prix sur écran géant allait changer la perception des courses automobiles. Le but de Frankenheimer est de coller au plus près de la réalité. Ainsi c'est au cours de la saison 1966 de Formule 1 qu'il fera son film. Pas avant, pas après, mais durant chaque week-end de course ! Ainsi les images du GP de Belgique sont les véritables images filmées par son équipe. Le génie de Frankenheimer est de procurer le maximum de sensations à son audience en installant des caméra dans les tribunes, dans les hélicoptères mais surtout à bord des véhicules ! Classique peut-être en 2010, avant-gardiste en 1966. C'est tout simplement la première fois qu'on est embarqué dans une voiture de Formule 1. Et quelle voiture ! Ferrari ouvre ses portes au cinéaste, tant sur la course, que dans l'usine. Ce qui est rarement voire jamais accordé. Les pilotes de l'époque également joueront même le jeu. Chose impensable à l'heure de la F1 actuelle. Il en ressort des images époustouflantes de réalisme. Et ca n'a pas vieillit ! Que ce soit au niveau de l'image ou du montage dynamique et original avec ses écrans séparés, mais aussi du son où la seule musique est celle des véritables moteurs. Grisant ! Plus que sur la forme, Grand Prix en impose également sur le fond en dénonçant un sport inhumain, oubliant vite ses morts pour célébrer la victoire. Il dénonce également le manque de sécurité tant du pilote que des spectateurs, pointe du doigt certains circuits pour son infrastructure vieillissante (déjà Spa). On regrettera finalement les moments entre les courses qui auraient pu être bien plus passionnantes que de s'arrêter aux histoires de trahison et de sexe entre femmes de pilotes, aucunement à l'image de l'époque. Seule la remise en question d'un tel sport par le personnage d'Yves Montand apporte de son intérêt. Pour le reste c'est longuet, niais, inintéressant,... Heureusement il y a la course et le travail y est exceptionnel ! Le film est une véritable photographie d'une époque, voire un documentaire d'une F1 révolue où il n'y avait pas de technologie pointue, plus exigeante physiquement et plus dangereuse. Celle juste avant la fin 60s... où le taux de mortalité des pilotes n'a jamais été aussi haut. Bref une autre Formule 1...
FlyingMan
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le 21 mai 2011

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