(Ou presque.)
Un Capra d’avant ses très grands films mais dans lequel on décèle déjà beaucoup de ses idéaux et des thèmes qui lui sont chers : de son admiration pour les pauvres, les fous et les idiots (qui sont, il est vrai, les seuls dignes d'intérêt) jusqu’à sa méfiance à l'égard des empêcheurs-de-tourner-en-rond et autres espèces parasites qui sont incarnés ici par les journalistes et les flics.
L’histoire est abracadabrantesque et délicieuse à la fois. Une fille sur le point de se marier retourne voir sa mère qui lui a fait croire pendant des années qu’elle vivait dans un luxueux hôtel. Alors qu’en fait elle vend des pommes dans la rue. Plus clodo que bobo donc, mais ses pommes portent chance à un riche joueur. Et le conte de fée commence. Vous voyez quand vous avez des amis, vous n’êtes jamais seuls. La vieille a des amis qui vont la transformer en grande dame pour un soir.
Et il est là le talent du maître, faire d’une histoire des plus convenues, un truc follement intéressant, drôle et touchant. Chose qui, même si elle n’atteint pas dans le cas présent la perfection à venir des Mr Smith ou La vie est belle, se laisse regarder avec grand plaisir.