Ce qui est bizarre c'est que quand je suis sortie de ce film, j'ai tout de suite eu envie d'y retourner.
J'ai, d'après mes souvenirs, peu de choses à reprocher à ce film. Il est possible que ce soit à cause des claques que je me prenais à presque chaque scène, c'est peut être purement à cause de mon esprit impressionné. Pourtant j'en ai vu pas de l'horreur, du gore, du volontairement choquant, mais rarement cela a réussi à me marquer vraiment, sans que je prenne en compte les grosses ficelles de mise en scène.
Au début, on a l'impression d'avoir affaire à un film sur les bizus de fac, on se dit que ça sera une pseudo série B un peu trash avec des cris et du sang partout.
En fait on s'éloigne très vite de cette ambiance pour tomber dans un quotidien lambda, une relation entre sœur assez malsaine et la découverte de la vie étudiante, de soi, des mecs, par une petite jeune pas très affirmée.
Sauf que l'affirmation de soi, se détacher du nid végétarien et devenir comme tout le monde passe par manger de la viande crue, oublier le bizarre pourtant omniprésent : avec les profs, avec les autres, avec la nourriture, dans la caméra qui filme des toutous se faire ouvrir. Mais tout va bien, on est sous l'emprise d'une normalité de plomb, pas d'échappatoire. L'alternance entre scènes violentes et quotidiennes renforcent une ambiance étrange où tout peut arriver.
Autant vous dire que quand on se retrouve devant le maillot plein de cire de la demoiselle qui fini par laisser sa sœur au doigt coupé dans les vapes pour le lui bouffer comme un nuggets, on est un peu sous le choc.
Je n'irais pas plus loin, c'est un film à vivre. On a pas tellement besoin d'expliquer non plus, il fonctionne. Parfois se laisser porter par une première lecture, qui est peut-être la bonne, vaut mieux qu'une psychanalyse.
C'est bien joué, bien montré, on a de belles scènes sans tomber (j'en avais peur) dans un esthétisme hipster, la réa sans être extraordinaire sert le propose et à vrai dire, il se suffit à lui-même.
C'est sûrement un film qui parle ou pas aux gens, mais dans un contexte créatif aussi pauvre que le cinéma français, je lui donne la palme.