Les films d'horreur français ne sont pas légion, mais les bons films d'horreur français (ayant des couilles), ça se compte sur les doigts de la main. Alors quand une jeune réalisatrice, tout droit sortie de la prestigieuse FEMIS, réalise comme premier long métrage un film sur le cannibalisme, et que ce dit film fait la tournée des festivals, remportant un à un les différents prix et se collant une réputation de film ultra gore ayant provoqué plusieurs malaises, forcément, ça attire la curiosité.


Alors, avant de rentrer dans le vif du sujet, répondons à cette éternelle question : Oui, ce film vaut son interdiction aux moins de 16 ans, oui il contient plusieurs scènes gores mais non il n'est pas vomitif, abominable, à la limite de l'insupportable (ou alors est-ce mon insensibilité qui parle ici).


Ce qu'on peut noter, c'est qu'il n'y a pas tant de scènes gores que ça. Le film commence même de façon assez calme et classique et c'est progressivement, par petites touches, que Julia Ducournau nous enfonce dans l'horreur. Avant d'être un film « ultra gore », c'est un film psychologique (glauque certes) sur le mal être adolescent, la découverte de son corps et de sa sexualité. Mais au delà de cette métaphore, le film peut se regarder comme un simple film de genre. Car là aussi, ça fait très bien le travail. Le fait que l'horreur monte crescendo et que Julia Ducournau ait une facilité à construire des personnages attachants nous happe. Tout au long du film on veut en savoir plus, on veut en voir plus...
Grave est en fait un mélange transgenre entre film d'horreur et d'auteur (film d'autreur ?), teen movie, drame et comédie, et ce mélange passe diablement bien. Et cette fin, cette fin messieurs dames...


Visuellement, Julia Ducournau arrive, dans certaines séquences et grâce à sa mise en scène, à créer une ambiance, à la limite du surréalisme, qui contraste avec le quasi-naturalisme de certaines autres scènes. Grave est rempli d'idées de mise en scène qui fusent tout au long du métrage. Que ce soit par le cadrage, la symbolique ou le son. Parlons aussi de la musique, car si l'air à la guitare est sympa sans plus, le thème au clavecin apporte une dimension gothique qui n'est pas déplaisante (qui est même très cool).


Bref, Grave est une tuerie, française qui plus est, qu'il faut voir. J'espère voir là la naissance d'une cinéaste ou, encore mieux, à la renaissance du cinéma français.

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le 19 mars 2017

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keyrouac

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