Ce film que je n'ai pas pu voir venir est véritablement un petit bijou. Déjà, le sujet principal : le cannibalisme. Ah, ça fait longtemps qu'on a pas eu le droit à un tel sujet. De plus, il est bien amené et ne tombe pas comme un cheveux sur la soupe. La réalisatrice, dont c'est le premier long métrage, prend son temps pour poser les bases et nous présenter la chute progressive de l’héroïne, un peu comme une addiction.
Le film commence par une scène dont on ne comprend ni la signification ni l'utilité que vers le milieu du film, un moyen de nous laisser nous poser des questions avant d'y répondre et ce de manière claire et simple. La narration est bien cousue, le rythme est bon, les 1h40 passent sans aucun problème et l'ambiance est prenante, jusqu'à apothéose de la dernière scène que j'ai vraiment adoré : quelque chose d'assez simple en apparence mais tellement bien tourné et à la fois prévisible et scotchant à la fois. C'est indéniablement une réalisatrice à suivre, J.Ducournau. Comme on dit, elle envoie du pâté !
Passons au casting composé principalement de trois rôles : l'héroïne, sa grande sœur et son colloque/ami gay/pas tellement/compliqué. Garance Marillier aka le personnage principal, fait preuve d'une grande maturité et impressionne vraiment. C'est l'un de ces premiers rôles et comme la réal, ça donne vraiment envie de suivre le déroulement de sa carrière. Un peu comme Rabah Naït Oufella (que j'ai découvert dans Nocturama) et qui est de même très à l'aise dans son rôle et sa façon de jouer.
Ce film à tout pour plaire, un bon casting, une narration efficace, une bande sonore encourageante et une fin littéralement impressionnante. Pour autant, le sujet est loin d'être facile à traiter et malgré quelques plans crus (mais tout à fait supportables), ce film ne tombe pas dans l'excès. Très bon cru franco-belge !