En général les films d'horreurs utilisent les mêmes phrases d'accroches pour attirer le jeune spectateur en quête de sensations fortes, avec des soit disant malaises pendant les projections, histoire de nous donner envie, ces films usant de ces phrases d'accroches sont généralement bien pourris, ne développant rien et ne procurant finalement aucune sensation.
Grave ne fait pas partis de ceux là. Bien que je n'ai vu personne s'évanouir dans la salle, force est de reconnaître que l'on parle ici d'un film maîtrisé et très intéressant.
Déjà, peut-on dire que Grave est un film d'horreur ? En réalité au fur et à mesure du visionnage, j'avais bien plus l'impression de me retrouver devant un drame très glauque bien aidé par son sujet : Le cannibalisme.
C'est donc ici l'histoire de la petite Justine, issu d'une famille de végétarien capable de tuer pour une saucisse perdue accidentellement dans une purée, Justine est elle aussi végétarienne. Impossible pour elle de taper dans le Bridou pour l'apéro ou de toucher ne serait-ce qu'une couenne de jambon.
Justine, intelligente et sérieuse, entre dans une école vétérinaire et se fait bizuter comme tout bon nouveau par les " vétérans " dont fait partie sa soeur.
Ces bizutages violents et dégueulasses qui la pousse entre autre à manger de la viande pour la première fois vont petit à petit développer chez Justine des pulsions étranges et peu conventionnelles la menant vers un goût prononcé pour la viandasse.
Le sujet est bien traité dans l'ensemble, bien que soumis à un montage un peu trop pressé, on est en face ici d'une vision inédite de cette pratique interdite qui fascine autant qu'elle dégoûte, pourtant la force de ce film est bien d'accrocher le spectateur sans vouloir le lâcher et ça fonctionne malgré la violence qui s'étend sous nos yeux. Toutefois Grave n'est jamais dans l'excès et la violence n'est jamais gratuite, ce que l'on verra de violent sert avant tout à l'intrigue, en cela Grave est un film réfléchi et qui ne joue pas sur la facilité du gore pour choquer. D'un autre côté, le problème majeur du film vient de ses personnages, totalement inintéressants, mal écrits sans exception, de la soeur timbrée au coloc gay, on ne s'accroche à aucun personnages, bien dommage pour un film se basant sur le comportement humain. Pire encore, certaines relations entre les personnages ne sont pas justifiés et passent tout simplement à la trappe laissant le spectateur dans l'interrogation totale.
Le tout reste tout de même bien emballé avec une jolie photographie pour couronner le tout, le film se permet aussi quelques moments de tension et délivre une sorte de métaphore du passage à l'âge adulte dans un contexte original.
Sans être exceptionnel, Grave sort bel et bien du lot des productions horrifiques de ces dernières années grâce à son sujet maîtrisé et traité d'une manière inédite. Et puis c'est Franco-Belge putain de merde.