J' étais pourtant prédisposé à ne pas l'aimer ce Grave ! Le film branchouille de l'année 2017 propulsé à grands renforts maketing. Le chouchou des festivals, adoré par une certaine presse (Télérama, les Inrocks) prompte à s'enflammer pour des films auteurisants, totalement creux. Grave aurait même provoqué des évanouissements de spectateurs au festival de Toronto... Bref, une hype artificielle, fatigante, qui donnait envie de fuir très loin des salles projetant le film.
Mais, après l'avoir vu, il faut bien reconnaitre qu'il y a dans cet objet cannibale,une vraie proposition de cinéma. Grave est le type de composition que l'on doit digérer avant de se faire un avis car, il est un poil perturbant au regard de la manière avec laquelle il sort des sentiers battus, et c'est une bonne chose. Oscillant entre le parcours initiatique d'une jeune étudiante en école vétérinaire et le film gore, "Raw" dans son titre anglais est à la croisée des genres, lorgnant parfois vers le film de vampire, tendance cradingue, sans jamais négliger le développement du personnage principal en proie au doute face à la découverte de sa véritable identité. Cette "nouvelle identité" est loin d'être une bénédiction pour Justine, et à la manière de Carrie dans le film de De Palma, elle doit composer avec cette fatalité.
Certaines scènes sont très marquantes, Julia Ducournau, ne s'interdit rien, le gore, le sexe sont crûment exposés et pourtant son héroïne est aussi attachante que dangereuse. Le film également est au final très attachant et l'on se prend effectivement à rêver : et si ce premier film avec tous ses défauts et toutes ses promesses n'était qu'une première étape, l'acte de naissance d'une réalisatrice de talent ?
A voir, et à suivre...