Bien évidemment, le film est trash, quoique subjectivement on n'a pas eu besoin du fameux "sac pour régurgiter" que certains cinémas ont proposé pour faire de la pub au film (quel "cirque" pour ça...). Il reste tout de même dérangeant, mettant souvent mal à l'aise, porté à bout de bras par une Garance Marillier transcendée, mais personnellement l'intérêt s'est arrêté là : trop déglinguée pour faire vraie, cette histoire de cannibalisme familial (pour la crédibilité, on repassera, malgré tout le sérieux du film) ne convainc pas. Surtout cette fin en chute qui est censée nous proposer une double-lecture du récit que l'on a suivi, mais qui ne peut aller que dans un sens, si on veut rester cohérent :
la gamine est atteinte de folie, voire tout cela ne se passe que dans sa tête... Car, imaginons : comment a-t-elle pu louper les marques sur le corps de son père ? Ils ne sont jamais allés à la mer ou à la piscine ? Et comme cela tombe bien que les marques ne soient jamais au niveau du visage du père, alors que la furie cannibale de la mère devrait laisser des traces de morsures partout... Et surtout, vue l'infection des plaies du père, on comprend que sa survie n'est due qu'à l'imagination folle de la fille qui a tout inventé - sinon, pourquoi la mère n'a-t-elle pas mangé ses enfants depuis le temps ?
Bref, trop de contre-arguments qui font que l'on aurait du mal à croire à une autre version, et ce final "tout ça pour ça ?!" rend le film - bancal jusque-là car très peu crédible et finalement pas autant psychologique qu'on l'avait prétendu - assez dispensable. Mention aux actrices (surtout Garance Marillier, impressionnante), qui ont dû littéralement en baver, et à une musique qui se remarque. Âmes sensibles, demi-tour, cœurs blindés, voyez si vous voulez un film qui se prétend réaliste mais l'est très peu, mais très bien interprété.