Allez, en voiture, Simone, c'est parti. Critique impopulaire dans trois, deux, un, zéro...
Green Book est un "film à oscars", dans le sens péjoratif que le terme a commencé à prendre depuis les années 1980. Bon, après il y a eu quelques très heureuses exceptions depuis, mais ces dernières années, elles ont été remarquables par leur inexistence, ce film en étant un exemple parmi tant d'autres.
Bref, Green Book est sans la moindre prise de risque, lisse et inoffensif dans son propos qui ne va pas au-delà de "le racisme, c'est pas bien", avec une mise en scène ultra-conventionnelle. Dès le début, on sait très bien comment les 130 minutes de l'ensemble vont se dérouler, comment les personnages, caricaturaux, bourgeois noir super-coincé du derche vs prolo americano-italo blanc un peu raciste vulgaire, vont évoluer, avec une subtilité pachydermique, on devine vraiment le plus minuscule rebondissement, l'avalanche de bons sentiments sous laquelle on va étouffer, avec la musique bien sirupeuse qui va avec pour qu'on vous dise bien quand il faut être ému. Ah si, je me suis quand même trompé à une reprise, j'avoue une mini-défaite.
Pour l'appel au commissariat, j'avais carrément parié sur JFK. Ouais, j'avais visé un peu trop haut. En fait, c'était le frère du président, ministre de la Justice à l'époque. Oh, la grosse différence de gros malade !
Le film est juste sauvé de l'inintérêt total pour les acteurs, mais ça aussi, c'était prévisible...
Ouais, je sais qu'on va me sortir "ouais, mais tu t'attendais à quoi avec ce film, c'est un feel-good movie, c'est un film sans prétention qui fait du bien et toi, tu n'es pas capable de le prendre comme cela". En toute franchise, s'il n'y avait pas eu l'Oscar, je n'aurais pas regardé ce film. Oui, je ne sais certainement pas apprécier comme je le devrais peut-être un film sans prétention qui fait du bien. Mais que voulez-vous, j'aime quand une mise en scène est créative, quand les personnages ont leur part de complexité, quand il y a de temps en temps des rebondissements qui surprennent, quand un ensemble ne s'appuie pas uniquement sur ses acteurs. C'est ça qui me fait du bien.