Ce petit miracle de comédie romantique fonctionne encore aujourd'hui. Il faut accepter d'être dans un rêve utopique, aujourd'hui totalement improbable. Le début des années 90 à Hollywood avait encore ce je-ne-sais-quoi d'optimiste, de rêveur, d'idéaliste.
Il n'a pas l'approche moqueuse et ironique de la comédie romantique anglaise car la société n'est pas la même. Ambassadeur du rêve américain où tout est (encore) possible si on y met un peu du sien, quitte à se fourvoyer dans un mensonge évident, Green Card est porté par une photographie chaude comme tout, deux interprètes phénomènes des années 90. Depardieu est merveilleux dans le rôle de ce français bourru (car français) au coeur tendre comme un gros nounours guimauve et à l'accent frenchy délicieux tandis qu'Andy MacDowell confirmait son rôle d'ambassadrice de charme, sorte d'héroïne de Woody Allen paumée dans le mainstream trop gros pour être vrai, pas vraiment à sa place et pourtant si présente.
Un grand moment de cinéma romantique impossible à réaliser aujourd'hui sans être taxé d'utopique et d'à-côté de ses pompes.