Green Room aurait pu s'appeler "Bienvenu à Naziland" ou ironiquement "La musique adoucit les mœurs".
Dans un coin perdu aux abords de Portland, un petit groupe de rock sur la paille accepte de se produire dans un modeste bar, repère d'un groupe de mouvance d'extrême droite bien assumée. Mauvaise idée ? Peut-être pas !
Même si on sait être devant un survival, Jeremy Saulnier ne fait aucunement monter la pression. Une petite altercation sans surprise à leur arrivée. Une provocation de la part de nos artistes qui nous fait bien rire. Malgré un public visiblement prêt à se foutre sur la gueule à la moindre occasion, la tension ne monte pas crescendo. En même, temps est-ce cliché de se dire qu'une telle population se devait de réagir de la sorte ?
Alors, c'est sur une simple décision, un coup du sort, que tout va basculer et la situation s'envenimer rapidement sans pour autant sombrer dans l'euphorie gore.
L'atmosphère change.
On commence à se demander comment tout cela va finir et brusquement, après plusieurs minutes, tout bascule véritablement.
C'est la façon dont l'histoire évolue, palier par palier, sans prévention, sans signes annonciateurs qui donne à Green Room son véritable souffle. La mise en scène reste sobre, n'use pas d'artifices visuels ou auditifs pour nous prévenir d'une tournure potentiellement dramatique. Et ainsi, dans ce contexte très terre à terre, on bascule dans la sauvagerie. Pas de quoi s'ennuyer.
Un film appréciable et surprenant dans son traitement, pour les amateurs du genre, qui en plus fait froid dans le dos grâce à son contexte.