Le personnage, charmant mais larmoyant, de Michèle Morgan donne un tour mélodramatique quelque peu artificiel et désuet au film.Et s'il n'était quelques mimiques bienvenues de Raimu, le procès qui ouvre le film serait réellement ennuyeux. C'est d'ailleurs, en dehors de la troublante et glaciale physionomie de Michèle Morgan, la présence de Raimu qui donne toute sa valeur, en tout cas son intérêt, à l'histoire. Le comédien exploite ici la dualité qu'on lui trouve chez Pagnol, une attitude empreinte de gravité et désamorcée par la fantaisie méridionale. On regrettera que, ayant recueilli la jeune femme acquitée, ce brave commerçant témoigne assez mal, d'un point de vue psychologique, de son paternalisme ambigü. Le drame qui se dessine alors est un rien complaisant et prévisible, en dépit que Raimu, dans un rôle fait pour lui, provoque quelques scènes vraiment amusante