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Polar réalisé par Sam Peckimpah dont le scénario est tiré d'un roman "The getaway" (1958) de Jim Thompson. Ce roman a été publié dans la collection série Noire chez Gallimard sous le titre français "le lien conjugal". Je n'ai jamais réussi à trouver ce roman chez les bouquinistes (dans la collection originale) et donc je ne pourrai pas mesurer la qualité de l'adaptation sinon que le titre français porte à sourire car pourrait bien être le "fil rouge" du film de Peckimpah.

En effet, le film est un road movie d'un couple qu'on pourrait qualifier de fusionnel car parvient à survivre entre quelques "hauts" et beaucoup de "bas". Il s'agit du tandem Steve McQueen et Ali MacGraw, en couple dans le film et à la ville …

Mais reprenons au début : le film c'est d'abord un polar qui raconte un casse d'une banque minutieusement monté par McQueen mais qui joue, à son insu, un jeu truqué à la base. Le holdup ne se passe pas comme c'était prévu, McQueen s'en rend compte à temps et se trouve à devoir échapper avec son amie aux flics, aux commanditaires du holdup et à un des participants qui veut se venger. D'où ce que j'ai appelé le "road movie" qui est une fuite éperdue à travers le Texas pour tenter de se réfugier au Mexique. Dont les moyens de locomotion iront de la voiture (pourrie) à l'autobus (pas reluisant) en passant par la benne d'un camion-poubelle.

Eh oui, on est bien chez Peckimpah où on s'attache à montrer une Amérique pas vraiment glamour à travers des lieux sordides, des gens veules tendance pourris, des coups-bas et une seule façon de s'exprimer avec le doigt très proche de la gâchette.

Spoiler : à l'exception de la dernière image où on respire un air un peu plus frais même s'il est complétement amoral, rien ni personne n'est beau ni ne dégage d'empathie. "Noir c'est noir, il n'y a plus d'espoir" comme disait un chanteur français au nom à la consonnance américaine …

La violence consubstantielle s'exprime partout que ce soit dans le couple ou dans les relations entre les bandes rivales. Jusqu'au gosse qui, dans le train, joue avec un pistolet à eau.

On est toujours chez Peckimpah avec ses ralentis habituels lors des fusillades ; mais je reconnais que certains ralentis dans l'action que ce soit en prison ou pendant le casse font sens et crédibilisent l'action.

Côté casting, je ne reviens pas sur les deux excellents premiers rôles qui se battent au quotidien contre l'adversité et dont le couple va toucher le fond avant de pouvoir se retrouver.

Non, je voudrais parler du truand joué par Al Lettieri qui ne m'a qu'à moitié convaincu surtout dans les scènes presque parodiques avec la femme (hystérique et complètement niaise) du vétérinaire. C'est à peine crédible. Peckimpah a juste un peu forcé la note avec le syndrome bien connu de Stockholm. Du coup, il dégrade un peu l'ensemble du film.

Au final, ça reste quand même un bon film dont la tension ne désarme pas du début à la fin. J'ai surtout bien aimé suivre l'évolution de ce couple McQueen et MacGraw.

J'hésite entre 7 et 8 au vu de ma liste des films noirs ; côté Peckimpah, j'avais mis 7 à la "horde sauvage" et 9 à "coups de feu dans la sierra". Je vais donc mettre 8 que je réviserai peut-être après la critique (à venir) de "croix de fer"


JeanG55
8
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Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Films noirs et Les meilleurs films de 1972

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le 13 déc. 2022

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JeanG55

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