Cette phrase de Winston Churchill ne figure pas dans Guibord s'en va-t-en guerre mais elle pourrait : "La démocratie est le pire des régimes à l'exception des autres." Illustration en est donnée, de façon savoureuse et souvent saugrenue, dans le film de Philippe Falardeau qui montre la vie d'un élu local à un moment critique, secondé par un assistant haïtien. Derrière la satire, plus gentille que méchante, les référence multiples aux philosophes des lumières, Rousseau en premier lieu, élargit le point de vue et le moralise, en quelque sorte. Le contexte québecois, finement évoqué, entre droits des algonquins et des ouvriers, entre autres, agrémenté d'un accent à couper au couteau procède d'une auto-dérision qu'on ne trouve que dans le cinéma québecois, ou belge, évidemment. A la lisière de l'absurde, mais tout en restant réaliste jusque dans ses situations les plus ubuesques, Guibord règle son compte à tout la monde : politiciens, médias, lobbies de tous poils. Et, très important, le film débouche sur une superbe histoire d'amitié singulière. Chouette alors !