Je voulais voir "Hacker's game" pour la jolie Pom Klementieff, qui y figure en tête d'affiche, après plusieurs seconds rôles remarqués. Et de ce point de vue, je n'ai pas été déçu, tant la jeune eurasienne aimante la caméra et se montre éminemment sexy dans son look emo de cyber-détective, nous gratifiant même d'une scène muy caliente...
Le problème, c'est que le deuxième long-métrage du compositeur français Cyril Morin est clairement un film fauché, tourné avec cinq acteurs dans trois décors. Pourquoi pas, sauf qu'au lieu de s'assumer tel quel, "Hacker's game" se prend terriblement au sérieux, multipliant les sentences définitives et les plans prétentieux...
Ainsi, l'intrigue s'inspire ouvertement de l'affaire Snowden (le hacker du film en est le sosie) et de WikiLeaks (son organisation se nomme International Leaks), mais ne fait qu'effleurer les problématiques liées au piratage informatique, à la désinformation et au pouvoir des médias.
Le background des deux personnages centraux est à peine évoqué, et les enjeux du récit restent flous et superficiels, de sorte que la confusion fait figure de mystère, ce qui est bien pratique, si l'on souhaite brasser du vide pendant 1H30...
Cet imbroglio politico-médiatique est juste une toile de fond, le réalisateur s'intéressant bien plus à la romance naissante entre Pom Klementieff et Chris Schellenger, sur fond de musique électro et d'images technophiles. Certes, ils sont idéalement jeunes, beaux, lookés, mais c'est un peu léger quand même (on se croirait souvent dans un clip), et certaines scènes frôlent le grotesque.
Bref, ce film uniquement visible en VOD est aisément dispensable, malgré un sujet dans l'air du temps, comme le prouve la sortie quasiment simultanée de "Hacker", réalisé par Michael Mann, qui devrait sans doute s'avérer plus consistant.