Attaché depuis deux opus au motif des chemins qui s'entrecroisent et de scènes qui se répètent entre rêve et réalité, Hong Sang-Soo nous revient cette fois avec un film plus conventionnel, Nobody's daughter Haewon.

On retrouve ici les marques de fabrique du réalisateur sud-coréen, le personnage du professeur de cinéma réalisateur raté, les scènes de beuveries, les dialogues volontairement maladroits, la thématique de la lâcheté des hommes et de l'indécision des femmes. Comme dans ses films récents, le motif du rêve revient mais cette fois, même si il a son importance, reste assez discret.

Nobody Daughter's Haewon n'est pas un mauvais film. C'est juste un Hong Sang-Soo moyen. On y retrouve ni la profondeur douce-amère de La Vierge... ou du génial Turning Gate, ni la drôlerie des épisodes plus récents (de Woman on the Beach à In Another Country). Cet opus se situe un peu au milieu de tout ça et c'est sans doute son problème. Pas vraiment désagréable à regarder, l'entreprise s'avère cependant au final plutôt vaine, oscillant trop timidement entre gravité et drôlerie, avec un ton qui s’avère au bout du compte plutôt fade.

La jeune Jeong Eun-Chae, héroïne du film y est cependant sublime de charme et de justesse, rareté dans le cinéma d'un réalisateur connu pour pousser les acteurs vers un ton étrangement -mais aussi agréablement- faux. Sa Haewon restera sans aucun doute dans les mémoires, au contraire de cet opus qui n'est après tout qu'un film de plus dans la cinématographie de Hong Sang-Soo. Ni plus, ni moins.
bdipascale
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le 14 mars 2013

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le 14 mars 2013

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