Ce qui est effrayant dans la franchise Halloween, c’est surtout le bazar que forme cet ensemble de films. Des opus indépendants, des suites qui s’annulent les unes les autres… Après 8 films, on arrive dans le milieu des années 2000 et la mode du reboot (merci « Batman Begins » et « Casino Royale » !).
Tout comme ses « collègues » Freddy et Jason, Michael Myers va subir un assainissement pour repartir sur de nouvelles bases… avant que le « Halloween » de 2018 ne vienne effacer ce remake et sa suite, et se raccrocher au classique de John Carpenter ! Mais je m’égare.
A la fois reboot et remake, ce « Halloween » version 2007 reprend donc tout à zéro. La première moitié est clairement la meilleure, évoquant l’enfance de Michael Myers. L’occasion d’avoir un nouveau point de vue sur ce personnage, et de livrer quelques tueries un peu différentes, et plutôt bien fichues. Et de lui proposer un nouveau look.
Et puis vient la seconde moitié, qui en est le contrepied ! Rob Zombie enchaîne décalque sur décalque du film de Carpenter : lieux similaires, mêmes personnages, mêmes thèmes musicaux, répliques ou scènes emblématiques refaites… Je peine à comprendre l’intérêt de la chose, l’occasion d’un tel reboot/remake était justement de s’affranchir de tout cela !
Et puis 30 ans après le début du teen-slasher, en rester aux jeunes libidineux/bourrés/drogués (rayez la mention inutile) qui se font zigouiller par un colosse mutique, c’est pauvre comme démarche.
Malgré ces similitudes, la forme demeure différente. On est dans les années 2000, on n’échappe donc pas aux gros plans et à la caméra tremblante. Mais ça reste tout à fait lisible, c’est juste que la comparaison avec le film de Carpenter fait mal. La photographie sombre est quant à elle tout à fait correcte.
D’ailleurs à ce niveau, le film a l’approche maligne de brouiller les pistes sur la temporalité. Les couleurs utilisées, et les vêtements & objets, laissent à penser que le film se déroule dans les années 70/80. Alors que les indices narratifs (la seconde partie se déroule 17 ans après la première) nous font pencher pour les années 90/2000.
Enfin, il y a de bonnes surprises côté acteurs. Daeg Ferch s’avère inquiétant en jeune Michel Myers, tandis que la carrure de Tyler Mane est bien exploitée par les cadrages. La meilleure idée est d’avoir engagé Malcolm McDowell pour incarner le Dr Loomis, donnant ainsi un côté sinistre, mais aussi opportuniste, au psychiatre déterminé !
Sans compter la multitude de « gueules » embauchées çà et là, parfois pour des rôles très courts. William Forsythe, Brad Dourif, Danny Trejo, une fugace apparition d’Udo Kier, ou les vétérans de la série B & Z Sybl Danning et Richard Lynch !
Au final, un remake pas inintéressant, mais dispensable.