D’entrée de jeu, tout ceci pue vraiment l’opportunisme. Alors que le néo-slasher redonne un coup de fouet commercial au genre, on se dit que ce serait pas mal de relancer la franchise en réintroduisant le personnage iconique de Laurie Strode. Et puis, vingt ans après le premier, quel joli coup de marketing ! Pour s’assurer de ne pas rater son coup, on convoque donc Kevin Williamson à l’écriture (le scénariste de Scream et de Souviens-toi l’été dernier) qui, finalement, s’engagera dans la production. Le résultat, s’il se souhaite se rapprocher du travail de John Carpenter, ressemble davantage à ses contemporains. Avec ses nombreux clins d’œil à de nombreux autres films du genre et Steve Miner à la réalisation (qui a, notamment, réalisé deux opus de Vendredi 13), l’ensemble joue aussi la carte du méta.
Visant l’efficacité avec sa courte durée, le film manque pourtant, en partie, sa cible. Notamment en détournant une partie des codes du genre et, surtout, en mettant des plombes à commencer et en prenant le parti de ne pas en montrer beaucoup. Peu de gore, beaucoup de faux jumpscare, le film s’amuse d’effets usés jusqu’à la corde et ne parvient pas franchement à renouveler le genre. En mode warrior, Laurie Strode en fait également des caisses et la fin vire un peu au grand n’importe quoi même si la conclusion aurait pu honnêtement refermer la saga. Ces retrouvailles sont donc partiellement manquées même si le plaisir de retrouver Jamie Lee Curtis est évident. La faute très clairement à un scénario sans originalité qui recycle des idées vues et revues. La faute aussi à un récit sans enjeu sinon celui de retrouvailles simplistes.
Meilleur que les précédents opus mais très loin des deux premiers, ce film se regarde davantage comme un clin d’œil anecdotique que comme un véritable renouvellement de la franchise. Pire, il éloigne, alors que son ambition est à son opposée, le film de ses origines pour se rapprocher des slashers typiques des années 90. Pas désagréable mais décevant, cet opus anniversaire ne tient pas ses promesses par paresse. Dommage.