Le succès de Halloween IV permet à la franchise de connaître un regain d’intérêt auprès du public alors que les autres franchises de boogeymans commencent à s’essouffler. C’est donc sans perdre de temps que le producteur Moustapha Akkad lance la mise en chantier de Halloween V alors que Halloween IV est encore projeté dans les salles de cinéma.
Le but est de sortir Halloween V en octobre 1989, soit 1 an après Halloween IV. Ce planning beaucoup trop serré finit par nuire à certains aspects du film. Même Moustapha Akkad déclarera plus tard que c’était une erreur.
La première version du scénario est écrite par Shem Bitterman, il a l’idée de faire incarner l’image du Mal Absolu par Jamie Lloyd après avoir poignardé sa belle-mère dans le film précédent. Cette idée est rejetée par Moustapha Akkad qui désapprouve car, selon lui, les spectateurs veulent voir plus de Michael Myers.
Michael Jacobs est embauché pour écrire la nouvelle version du scénario et détruire la très bonne fin de l’opus précédent. Il sera épaulé par le réalisateur Suisse Dominique Othenin-Girard (qui s’occupera aussi de la réalisation).
Le réalisateur sera étouffer par Moustapha Akkad bien trop présent sur le tournage. Malgré tout ses investissements, Dominique Othenin-Girard va subir des pressions souvent jugées aberrantes rien que par les délais quasi intenables. A titre d’exemple, le réalisateur mis en boîte une scène d’introduction à la dimension fantastique, et tout le monde était d'accord avec ça. Puis les choses ont changés, Moustapha Akkad a envoyé une seconde équipe tourner une autre scène d’introduction avec un vieil homme qui avait des dialogues complètement insensés. Akkad se servait de cette scène comme monnaie d'échange. Si le réalisateur ne voulait pas changer le montage comme il l’entendait, il mettrait sa scène dans le film. Il a exercé une sorte de chantage (scène d’introduction qui sera quand même dans le film).
Les scènes sans queue, ni tête de l’homme en noir sont aussi l’idée de Moustapha Akkad qui a tourné ça dans le dos de Dominique Othenin-Girard. Le réalisateur ne savait pas qui était ce personnage, son identité n'était pas à l'ordre du jour. Akkad avait déjà prévu de laisser ce détail en suspend pour un éventuel Halloween VI.
Au delà de Shem Bitterman et de Dominique Othenin-Girard, le producteur Moustapha Akkad est aussi en désaccord avec sa vedette Donald Pleasence. L’interprète du Docteur Loomis pense comme Shem Bitterman, le personnage de Jamie Lloyd doit être mauvais, dans la continuité de la saga. Akkad se moque totalement de l’avis de son acteur, le boogeyman sera Michael Myers.
Dans ce Halloween V, Donald Pleasence campe toujours un Docteur Loomis désabusé qui cherche sans relâche son ancien patient, l’interprétation est presque la même, n’apportant rien de vraiment nouveau mis à part un cabotinage désagréable. Danielle Harris interprète toujours Jamie Lloyd, la nièce traquée et détraquée, pas crédible, elle semble perdue. On ne retrouve pas sa prestation finale de l’opus précédent, comme quoi, la direction d’acteur est importante.
Le lien psychique mis en place entre Jamie Lloyd et Michael Myers est complètement raté, on peut comprendre l’envie de renouveler la saga, mais pourquoi ne pas continuer sur ce qu’avait fait la fin de Halloween IV ?
À la musique, c’est toujours Alan Howarth (Halloween IV) qui compose cette nouvelle partition rappelant très timidement le style de John Carpenter. Une bande son dans le thème des opus précédents. On rappel que Howarth a bossé en collaboration avec Carpenter sur Escape from New York, Halloween II, Halloween III, Christine, Big Trouble in Little China, Prince of Darkness et They Live.
Halloween V est une suite de la saga que l’on peut ranger dans la catégorie inutile. En plus de gâcher la fin de Halloween IV, l’intrigue est toujours la même. Michael Myers traque une cible, tuant au passage tout ceux qu’il croisera sur son chemin. Le docteur Loomis essaye de l’arrêter mais n’y arrive, bref du réchauffé.