đ»đđđđđ€đđđ 5 se prĂ©sente comme une vĂ©ritable Ă©preuve cinĂ©matographique, un film qui semble avoir perdu toute essence de ce qui faisait le charme oppressant de la franchise originale. Rarement une Ćuvre ne nous a donnĂ© l'impression d'avoir si peu Ă offrir, au point de susciter l'indiffĂ©rence la plus totale en cours de visionnage. Face Ă des films mĂ©diocres, il est souvent possible de dĂ©celer quelques lueurs d'intĂ©rĂȘt, qu'il s'agisse d'une performance d'acteur notable ou d'une scĂšne rĂ©ussie. Ici, malheureusement, le nĂ©ant domine.
Reprenant directement aprĂšs les Ă©vĂ©nements de đ»đđđđđ€đđđ 4, le film modifie lĂ©gĂšrement la fin pour expliquer la survie une fois de plus improbable de Michael Myers. DĂšs les premiers instants, le chaos s'installe : le casting semble dĂ©sorientĂ©, chaque acteur paraissant jouer dans un registre diffĂ©rent. Cette dissonance crĂ©e une atmosphĂšre incohĂ©rente, oscillant entre une parodie involontaire et une tentative maladroite de retrouver la tension du premier opus. Les tonalitĂ©s comiques, rappelant parfois les duos de Bud Spencer et Terence Hill, brisent toute possibilitĂ© d'immersion dans l'horreur. Les scĂšnes de poursuite, censĂ©es ĂȘtre le cĆur palpitant du film, sont ternes et dĂ©pourvues de suspense, aggravĂ©es par l'utilisation ratĂ©e d'un effet shakycam, rendant l'action illisible.
La structure narrative est tout aussi dĂ©sastreuse. Le scĂ©nario se contredit d'une scĂšne Ă l'autre, chaque idĂ©e introduite Ă©tant rapidement annihilĂ©e par une incohĂ©rence dans la suivante. Les personnages sont dĂ©pourvus de profondeur, agissant sans motivation apparente. Le Dr. Loomis, figure emblĂ©matique de la saga, est rĂ©duit Ă un personnage hurlant en permanence aprĂšs la jeune Jamie, transformant ce qui aurait pu ĂȘtre un ressort dramatique en un exercice lassant et exaspĂ©rant. L'Ă©volution de Jamie, qui avait le potentiel d'apporter une nouvelle dimension Ă l'intrigue, est sous-exploitĂ©e, laissant le spectateur face Ă un vide Ă©motionnel.
La mise en scÚne manque cruellement d'inspiration. Dominique Othenin-Girard, à la réalisation, ne parvient pas à insuffler le moindre souffle de créativité. Les tentatives d'instaurer un suspense sont avortées par un montage chaotique et une absence totale de rythme. Les choix esthétiques, du design des décors à la photographie, sont plats et sans identité. La musique, autrefois vecteur d'angoisse, se révÚle ici anodine et oubliable.
Enfin, le dĂ©nouement du film, censĂ© instaurer un suspense avec l'introduction d'un mystĂ©rieux personnage jamais prĂ©sentĂ© auparavant, tombe complĂštement Ă plat. Au lieu de susciter l'intrigue ou l'envie de connaĂźtre la suite, il ne provoque que de l'indiffĂ©rence, voire de la frustration. đ»đđđđđ€đđđ 5 Ă©choue mĂȘme Ă atteindre le statut de nanar jouissif qui aurait pu, Ă dĂ©faut, divertir par son absurditĂ©. Il reste un fiasco sans charme ni esprit, trahissant l'hĂ©ritage de la franchise et laissant le spectateur avec le sentiment amer d'un temps perdu.