𝐻𝑎𝑙𝑙𝑜𝑤𝑒𝑒𝑛 𝐼𝐼 reprend exactement là où l'œuvre de John Carpenter s'était arrêté, mais malheureusement, il s'aventure dans des directions qui diluent l'impact originel de la saga. Le premier 𝐻𝑎𝑙𝑙𝑜𝑤𝑒𝑒𝑛 brillait par sa simplicité et son efficacité; un tueur implacable, Michael Myers, s'attaquait à ses victimes sans raison apparente, incarnant ainsi le mal pur et insondable. Cette absence de motivation rendait le personnage terrifiant, presque mystique, une force du mal inexorable et inexplicable.


Dans cette suite, le choix de lier Laurie Strode et Michael Myers par un lien de parenté, révélant qu'ils sont frère et sœur, vient briser le mystère qui faisait la force du premier opus. En cherchant à expliquer les motivations de Michael, le film réduit le personnage à une simple figure obsessionnelle, un grand frère meurtrier animé par une vengeance personnelle. Cette tentative de rationaliser le mal affaiblit la dimension insaisissable et quasi surnaturelle de Michael Myers, le rendant plus humain et donc moins effrayant. Le mystère s'évapore, et avec lui, la terreur viscérale qu'il inspirait.


La mise en scène de 𝐻𝑎𝑙𝑙𝑜𝑤𝑒𝑒𝑛 𝐼𝐼 s'éloigne également de l'élégance minimaliste de Carpenter pour s'engager sur la voie de la surenchère sanglante. Là où le premier film jouait avec la suggestion, les ombres et le hors-champ pour créer une tension palpable, cette suite privilégie l'horreur graphique et les effets gore typiques des années 80. Les meurtres sont plus violents, plus explicites, mais paradoxalement moins impactants, car ils manquent de la subtilité qui faisait la force du suspense original. La peur née de l'inconnu est remplacée par un spectacle macabre qui cherche à choquer plutôt qu'à inquiéter.


Le film tente également d'introduire des éléments symboliques et des clins d'œil qui se veulent profonds, mais qui restent superficiels et mal exploités. Ces ajouts alourdissent le récit sans véritablement enrichir l'univers de la saga. En voulant complexifier une histoire qui fonctionnait précisément grâce à sa simplicité, 𝐻𝑎𝑙𝑙𝑜𝑤𝑒𝑒𝑛 𝐼𝐼 se perd dans des digressions inutiles qui nuisent au rythme et à l'efficacité du film.


Malgré ces défauts, 𝐻𝑎𝑙𝑙𝑜𝑤𝑒𝑒𝑛 𝐼𝐼 n'est pas dénué de qualités. Certaines scènes parviennent à recréer l'atmosphère oppressante du premier volet, et la bande sonore, toujours aussi angoissante, continue de jouer un rôle essentiel dans l'immersion du spectateur. Cependant, ces moments ne suffisent pas à compenser les choix scénaristiques maladroits et la perte de l'essence même du personnage de Michael Myers.


En fin de compte, 𝐻𝑎𝑙𝑙𝑜𝑤𝑒𝑒𝑛 𝐼𝐼 illustre les dangers de vouloir expliquer l'inexplicable. En cherchant à lever le voile sur le mystère de Michael Myers, le film affaiblit son impact et réduit la portée mythique du tueur masqué. Cette suite rappelle que certaines histoires gagnent à être racontées avec sobriété et que le véritable pouvoir de la peur réside souvent dans ce qui reste caché.

dosvel
6
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le 31 oct. 2024

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