Après avoir fait (quasiment) table rase du passé pour son quarantième anniversaire et la sortie de Halloween, suite "officielle" du film signé Carpenter, voici venu le second opus d'une trilogie censée conclure l'histoire débutée en 1978. Le premier opus (donc le second dans ce qui est désormais le canon officiel) avait su renouveler la franchise avec un épisode classique mais intéressant, le second est bien mois réussi.
Si ce Halloween kills déçoit, c'est avant tout la faute à un scénario raté à tous les points de vue. Le film enquille les rappels au passé, à travers de longs dialogues d'exposition et de flash-backs globalement inutiles. Témoin cette scène, pratiquement à la moitié du récit, dans laquelle un personnage résume le scénario du film de 78. On a parfois l'impression que les scénaristes manquaient de matière pour créer un film de 90 minutes et ont essayé de boucher les trous comme ils le pouvaient, quitte à nuire à la tension et à effilocher une histoire déjà bien découse.
Les personnages sont agressivement stupides, un défaut récurrent de ce type de production qui est presque devenu un passage obligé tant il fait pratiquement partie des codes du genre. Mais ici c'est trop, on a droit à tous les poncifs, du groupe qui se sépare à la future victime qui se contente de courir pour aller se cacher dans un coin. Manié au second degré et avec un certain recul, façon Wes Craven, cela pourrait être drôle. Ici, c'est juste navrant.
Enfin, le scénario se distingue par un nombre de facilités hallucinant. Les personnages semblent parfois se téléporter d'un point à un autre, apparaissant ou disparaissant au gré des situations.
Témoin cette scène durant laquelle Michael Myers s'attaque aux passagers d'une voiture. L'une d'entre eux parvient à en sortir, armée d'un revolver. Michael est alors perché sur le toit, descend, tue un des passagers, monte dans la voiture, attaque le second, finit par le tuer, se déplace sur le siège avant...et c'est alors seulement que revient notre amie armée pour tenter de lui tirer dessus. Où était-elle passé, qu'attendait-elle ? Mystère...
On assiste donc à un empilement de scènes pas toujours bien liées, culminant sur un quais Deus ex machina. Pour ne rien arranger, les scénaristes nous assènent le propos du film de façon ultra littérale, comme s'ils craignaient que le public ne passe à côté, ou pour justifier des scènes de violence gratuites franchement gênantes.
Reste un jeu de massacre plus ou moins bien chorégraphié, dans lequel l'ami Michael démontre sa maîtrise de diverses armes dans des bains de sang souvent jouissifs, parfois gratuits, histoire de faire monter le kill count et justifier le prix du billet.
Un deuxième épisode bien inutile, qui aurait presque pu être réduit à une demi-heure et ajouté au film suivant, Halloween Ends, qui devrait donc être le dernier (...) de la saga. Espérons que les producteurs avaient une bonne raison de nous infliger cette purge.