Découvrir cette vénérable saga qu'est Halloween par le seul opus chroniqué sur Nanarland, y a-t-il plus belle preuve d'amour à la déviance cinéphagique ? Une tare qui trouve en effet ses aises dans cette compilation des clichés de slasher assaisonnée à l'ambiance so 2000 des fantasmes d'internet (les gens s'émerveillent de s'envoyer des mails) et de l'arrivée de la télé réalité. Avec un rappeur noir en tête d'affiche comme c'était d'usage en ces temps-là.
Rien de révolutionnaire donc, mais un cahier des charges respecté (on se sépare pour aller niquer dans la cave glauque et claquer des bang dans la chambre glauque sur fond de voyeurisme technologiquement impossible) dans une maison aux dimensions intérieures bien supérieures à ce qu'on en voit de l'extérieur (tous les participants semblent pouvoir s'y perdre), avec un boogeyman indétectable malgré ses pulsions d'ouverture de portes et de fenêtres avec la tête et qui donne l'impression que Michael Myers n'est devenu qu'un Jason parmi les autres. A la différence qu'il conserve un rythme respiratoire d'une stabilité digne d'un plongeur en apnée, quel que soit l'effort fourni (ah, ces fameuses tractions tranquillou à 1 main).
Une pensée émue pour les fans de The Shape qui ont dû assister impuissant à sa désacralisation jusqu’au-boutiste par le film alors qu'il est attaqué à la tronçonneuse (meilleure séquence drôlatique bien que le bonhomme force le respect en parant les assaut avec son couteau) puis tatanné à coups de kung-fu par un Busta Rhymes fan de Hwang-jang Lee (applaudissons néanmoins la référence pointue). Quelle consécration profanatrice. Restent en mignardises gourmandes les réflexions sur les carences en zinc d'Hitler, l'étudiante en psycho du groupe qui sort des "c'est très jungien" et la représentation toujours très positive de la psychiatrie dans le cinéma de genre. Trick or treat motherfucker !