Hana et Alice mènent l'enquête
6.3
Hana et Alice mènent l'enquête

Long-métrage d'animation de Shunji Iwai (2015)

Le film fait des choix techniques surprenants, comme par exemple la prise de son parfois gênante ou l'utilisation de la rotoscopie pour animer ses personnages. Dans les bonus, l'écrivain s'étonne également de ce choix, d'autant qu'il existe déjà une adaptation live de son livre. Mais la rotoscopie est ici utilisée un peu à contre-courant de ce qui se faisait dans les dessins animés de Walt Disney. Il ne s'agit pas ici de redessiner la grâce d'un mouvement IRL pour le reproduire avec exactitude à l'écran. Là, il s'agit plutôt de saisir des mouvements du quotidien, comme jeter des poubelles, tomber d'une fenêtre etc. Les personnages bougent trop, il y a tout un tas de gestes parasites qui viennent perturber la composition. Tout est animé avec beaucoup trop de précisions. Et finalement, ça fonctionne très bien.

L'héroïne Alice dégage toute la spontanéité d'une enfant de 14 ans. Elle est dynamique, elle entraîne son corps à la danse. Parfois ses mouvements sont arbitraires, parfois disciplinés. la rotoscopie permet de mettre l'accent sur la discipline / l'indiscipline du corps.

Sur ce choix déroutant s'ajoute une histoire d'enquête étrange dont le point de départ est une légende urbaine qui prend des proportions un peu extrême dans l'école qu'intègre Alice, la protagoniste, et à laquelle elle se trouve mêlée malgré elle. Elle est un peu après rejointe par Hana, une jeune fille qui vit recluse dans sa chambre et qui se saisit de l'enthousiasme d'Alice pour s'échapper.

Mais à mesure que les fils de l'intrigue se démêlent, le film se transforme d'un coup en une gigantesque errance dans Tokyo, lorsque l'enquête piétine, qui ressemble à une sorte de spleen contrebalancé par l'amitié naissante entre les deux enquêtrices.

Elles sont paumées dans leur enquête, elles sont paumées dans leur vie, et dans Tokyo et le film ressemble alors à ces soirées étranges dont on perd le contrôle et dont on est plus trop sûr de savoir comment elles vont se terminer.

J'ai aimé que Hana et Alice ne ressemblent pas aux autres collégiens et collégiennes qui peuplent les mangas et qu'elles ne soient pas réduites à des attitudes qui tendent à être parfois un peu stéréotypées.

Erel-c
7
Écrit par

Créée

le 30 mai 2024

Critique lue 11 fois

Erel c

Écrit par

Critique lue 11 fois

D'autres avis sur Hana et Alice mènent l'enquête

Hana et Alice mènent l'enquête
Petitbarbu
8

Hana...Philaxie !

Shidah Izumi ヘクとパスカル (Hec & Pascal) - Fish in the pool Avant de vous parler du film je pense qu'un petit retour sur moi s'impose. Pour plusieurs raisons, la première étant que SensCritique vous...

le 3 janv. 2017

17 j'aime

3

Hana et Alice mènent l'enquête
Chnapy
7

Danse de deux collégiennes

Il est toujours intéressant de voir les créations de réalisateurs changeant de medium, de part les techniques acquises qui sont réutilisées dans le nouveau milieu. C'est le cas ici de Shunji Iwai qui...

le 12 mai 2016

13 j'aime

2

Hana et Alice mènent l'enquête
Alyson_Jensen
8

Life is strange

Ambiance Hana to Alice satsujin jiken s'ouvre sur une danse monochrome. Je reste subjuguée par la délicatesse des mouvements et la caméra qui accompagne sans heurts la chorégraphie. Réduite à sa plus...

le 5 janv. 2017

7 j'aime

1

Du même critique

Shin Godzilla
Erel-c
7

Brillant godzilla

Première partie vraiment chouette, film sarcastique et qui tourne en dérision la gestion de la crise Godzilla. Hideaki Anno et Shinji Higuchi se moquent des bureaucrates. Les politiciens, dépassés,...

le 19 juil. 2024

Hana et Alice mènent l'enquête
Erel-c
7

Paumées

Le film fait des choix techniques surprenants, comme par exemple la prise de son parfois gênante ou l'utilisation de la rotoscopie pour animer ses personnages. Dans les bonus, l'écrivain s'étonne...

le 30 mai 2024

L'Homme qui rit
Erel-c
6

XD

"L'homme qui rit" est assez insoutenable à regarder. J'avais l'impression de voir un monstre sorti d'un manga de Junji Ito. Son rictus est vraiment bien fait, ça fait beaucoup de peine. On ressent...

le 9 mai 2024