Partant d'un pitch surexploité, énième variation d'espionnage post-Jason Bourne, Joe Wright met en scène une réflexion sur l'imagerie des contes et ses différentes figures:
Débutant dans les régions reculées et sauvages de Finlande( la maison de la forêt enneigée semblant sortie des contes des Grimm, perdue au fond des Bois, ne laissant percevoir que le feu qui brûle dans l'âtre), passant par le Maroc, chaud et lumineux, pour finir avec le choc de la modernité assourdissante de Berlin qui explose avec l'électro des Chemical Brothers, confrontant nature et civilisation, imaginaire et réel. Voyage initiatique à la fois pictural et sensoriel, un éveil à travers les couleurs et les sons pour Hanna(Saoirse Ronan), plaçant l'Art comme clé de compréhension du monde et de soi.
Une approche intéressante mais qui peine à relever l'ensemble: Des symboles parfois bien trop lourds, des caractérisations de personnages trop appuyées( les hommes de main à la frontière du ridicule, Cate Blanchett en "grand méchant loup" ultra casse gueule), alternant les scènes d'actions et les moments de mise en scène inspirés, parfois virtuoses(les différents plans-séquences, travail musical souvent pertinent) parfois difficilement lisibles ou balourds(caméra à l'épaule pas vraiment maitrisée).
Finalement ces êtres semblent comme condamnés à nous laisser à distance, à la fois subtiles et balourds, riches de sens mais figés sur papier glacé.
Il était une fois BigMadTom...