Un abonné sur ma page Facebook m'a conseillé, il y a quelques semaines, la duologie des Happy Feet. Ces films, je les connaissais de loin, de bien loin; le seul truc que je savais, c'était que le type qu'avait fait Mad Max, un certain George Miller, nous avait pondu un petit bijoux d'animation, avec des pingouins pour personnages principaux. A la différence prêt que je n'étais pas prêt à la claque qui m'attendait.
Alors, au départ, je dois quand même dire que c'était pas forcément très enchanteur; l'animation et les couleurs datées, la voix off un poil chelou. SAUF que les pingouins ont commencé à chanter. Éclat de rire soudain. Et puis, Memphis est venu chanter et danser comme Elvis; fan de l'artiste, j'étais hilare, aux anges, surpris comme pas deux. Ma copine également, riait aux éclats. Et sa soeur, aussi. Dès le départ. Si ça, c'est pas de la comédie animée réussie ...
Alors, l'animation ne me dérangeait point; mieux, je m'y suis largement habitué, car elle s'avère, il faut bien l'avouer, de qualité quand on y regarde de plus près. Alors oui, c'est pas le niveau des animés d'aujourd'hui, mais ça reste quand même esthétique et agréable à l'oeil. Les couleurs sont finalement bien posées, les textures pas trop dégueulasses, les personnages aisément reconnaissables; et puis les pingouins sont extrêmement réussis, et ce jusque dans leur gestuelle. Pour un film sur des pingouins, c'est ce qu'il fallait.
L'autre surprise se trouve notamment dans la mise en scène de Miller, qui filme son oeuvre comme il l'aurait fait pour un métrage normal, hors animés. Les plans sont donc cinématographiquement très poussés, recherchés, travaillés; l'on y sent tout le génie artistique d'un homme au style particulier, et qui sait manier les émotions comme Molière les mots.
Des plans qui vous filent de sacrées émotions, qui vous en donnent des frissons jusqu'à la barbe; des images de visages s'unissant sur fond de coucher de soleil, des clichés de photographie côtoyant le lyrisme de l'art. Le résultat touche rapidement le sublime, l'émouvant dans la pureté de ses thèmes, l'enrageant dans sa manière de dépeindre la pourriture d'un homme qui, pour quelque monnaie, sera prêt à exterminer toute une espèce de pauvres petites créatures bel et bien vivantes, des bêtes que l'on dit sans âme pour pouvoir mieux les virer de chez elles.
Certes, la morale du film pourra paraître un peu naïve; danser face à des envahisseurs, c'est pas forcément très matûre, mais c'est justement cela qui fait tout le charme de ce film, qui en fait toute sa beauté : son message enfantin et pur, innocent et par là même véritablement touchant. Portée par d'excellents doublages, l'oeuvre ne peine jamais à imposer son propre style, allant jusqu'à brouiller la frontière entre animation et réalité dans un procédé tenant juste du génie.
Happy Feet est donc un métrage porteur d'espoir et de joie, et ce jusque dans son titre, signifiant littéralement "pieds heureux", en référence directe au fait que notre héros, le personnage principal du film, danse le sourire aux lèvres, un peu comme ces protagonistes de comédies musicales des années 40, offrant une sorte de bonheur insouciant comme de nostalgie bénie à un film déjà bien fouillé.
Vous l'avez compris, je ne peux que vous conseiller cet Happy feet, sorte d'ode à la joie de vivre, de persévérance personnelle face à des épreuves et des préjugés qui semblent nous surpasse. Mais Happy Feet, loin du simple film pour gosse, se caractérise surtout de par son message pessimiste sur l'humanité qui, sans réellement considérer ces animaux comme des êtres à part entière, préfèreront, ou pas ( ne spoilons point ), les traiter comme du bétail. Mattez moi cette petite pépite pour connaître le fin mot de l'histoire.
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