Un pingouin qui dérape, c'est un manchot.
Happy Feet était à son époque un film formidable, à la fois enthousiasmant dans la nature adulte du récit qui était sous-jacente et par sa technique révolutionnaire.
Près de 5 ans plus tard, sa suite n'est vraiment pas à la hauteur et tombe dans des travers infantilisants que j'ai du mal à voir dans un réalisateur comme George Miller.
Le film est un remake très proche du premier, sauf que c'est le fils de Mumble qui est le héros, et qu'il manque de confiance dans sa capacité à chanter et à danser.
Ici, l'humour n'est plus vraiment dans la présence des pingouins, mais dans la présence de deux petits krills, Will et Bill, doublés respectivement par Brad Pitt et Matt Damon, qui ont l'occasion de s'en donner à cœur joie dans la chansonnette (surtout Damon, d'ailleurs). Ils constituent le running-gag du film, car à la manière de Scrat dans l'Age de glace, ils n'interagissent jamais directement avec les personnages, mais sont souvent responsables de catastrophes.
Mais aussi marrants soient-ils, ils posent un peu le problème du film ; Happy Feet 2 sera destiné à un très jeune public, plus encore que pour le premier.
La musique y est aussi importante, car les passages musicaux sont nombreux et sont intégrés à la narration, mais le choix me semble moins percutant, plus attendu, à l'image de Pink, qui remplace la défunte Britanny Murphy.
Mais là où le film me pose un problème, c'est qu'on voit les humains. Certes, on les voit assez peu, mais le fait qu'ils soient filmés, contrairement au reste du film est en CGI me laisse penser que toute cette histoire n'est qu'illusion. Non pas que les pingouins sachent réellement danser, mais que ce que l'on voit est sans importance.
Par contre, techniquement, ça envoie toujours du lourd, avec la caméra qui est plus libre que jamais, mais pas une seule fois, j'y ai aperçu le bonheur que m'a donné Happy Feet.