Envoûtant, voici le premier mot qui me vient en tête pour décrire Happy Together du cinéaste hongkongais Wong Kar-Wai.
Bien que l’histoire principale n’ait assez peu d’intérêt en elle-même (un couple d’homosexuel hongkongais qui oscille entre un « je t’aime, moi non plus » durant la majeure partie du film), c’est plus la façon dont comment est narré le film qui importe ici :
Cette narration qui fait corps avec la réalisation, elle, passe par l’utilisation de la musique, la façon de capter les corps, les éclats de vie, les paysages nocturnes... elle nous narre toute la beauté de cette descente aux enfers de deux amants par le biais de claquements de porte, d’éclats de colère et de sautes d’humeur.
A propos de la réalisation, j’ai trouvé la façon de filmer incroyable et très atypique et qui rend le film encore plus attrayant.
Un véritable harmonie règne dans l'atmosphère du film au milieu de ce tumulte amoureux.
Néanmoins, je dois admettre que le film m’avait au début passablement agacé en raison du fait que les deux protagonistes étaient totalement insupportables vu leurs très nombreuses disputes, récurrentes de surcroît.
Mais le réalisateur a souhaité filmer toute l’ambiguïté d’une relation amoureuse, et il aurait été dommage de rester sur cette impression (qui m’a pourtant fait recommencer le film 2 fois.)
Et je ne le regrette pas. bien plus qu’un voyage dans les affres des déchirements amoureux, un véritable voyage contemplatif au sein d’une ville trop grande, d’un temps qui passe trop vite avant que l’on ait l’occasion de se dire « au revoir ».