Harakiri par MaximeMichaut
Chef d’œuvre intemporel et incisif, HARA KIRI transpire la puissance sans limites du cinéma, lame affutée qui peut éventrer toutes les conventions établies. Kobayashi, prodigieux metteur en image et innovant raconteur d'histoire, impose une tragédie subtile et progressive pour mieux gifler les codes amers de son pays, brisant ses figures imposantes par l'ombre nuageuse du mythe. Ces cicatrices sont invoquées par un sens fantastique de la mise en scène, travellings virtuoses et décadrages iconiques faisant office d'incantation, tandis que le scénario brouille les pistes dans un ballet à travers le temps pour mieux nous contaminer de la force inhérente et incontrôlable qui suinte de chaque plan. HARA KIRI est une blessure à l'arme blanche d'une terrifiante grâce, sa surnaturelle montée en puissance conjurant une rage monochrome délicieusement bouillonnante.