"Harakiri", dont j'ai reçu l'éblouissement intense par surprise lors d'une soirée à la Cinémathèque Algérienne d'Oran, restera pour toujours lié à la découverte du cinéma japonais : cette impression fulgurante, ce bonheur aigu de redécouvrir le cinéma, à travers des sensations et des sentiments absents du cinéma occidental (en tout cas moderne) n'eut alors littéralement pas de prix. La spectaculaire étrangeté de rituels encore inconnus (le seppuku, magnifié par Kobayashi comme acte de courage suprême, voire rébellion ultime contre une société en décomposition), la magnificence solennelle des gestes dans la sobriété extrême des décors, l'intensité des sentiments jamais extériorisés comme en Occident, tout concourt à faire de cet immense film une expérience intense. [Critique écrite en 1980]