Des journées en enfer

Récemment j'ai vu le film Tunnel de Kim Seong-hoon qui était un film catastrophe assez fun et vraiment shonenesque. Du coup, j'ai décidé de voir son précédent film à savoir Hard Day, un film qui est passé pendant la Quinzaine des Réalisateurs de 2014. Et ce film est une comédie noire assez singulière où on reconnait un peu les prémisses de son cinéma.

Une réalisation avec des idées intéressantes

Au niveau de la réalisation, pour un 2e film ce n'est pas mal. Il y a pas mal de bonnes idées, la mise en scène est intéressante et participe au ressort comique de la situation et il y a aussi des gimmicks qu'on retrouve de films en films. Bon il n'en a fait que 3 mais on sent certains éléments récurrents (comme le générique introductif, le chien, les plans intérieurs de voitures). Du coup quand je vois une critique qui indique une réalisation impersonnelle c'est un peu gros. Le mec n'a fait que 3 films en solo, 5 si on compte Oh ! Happy Day et He Was Cool où il n'était qu'assistant réalisateur. Pour cela il faut voir si d'un film à l'autre on voit ou pas des gimmicks de réalisation. Et celui là possède une réalisation vraiment reconnaissable et un style à mi-chemin entre le cinéma et le shonen. La musique n'est ici pas trop présente. Ce qui n'est pas un réel problème mais bon. Quant aux personnages, wow.

Geon-soon le maladroit

On peut commencer par le héro Go Geon-soon (Lee Seon-gyoon). C'est un Lieutenant de police shonenesque et ripou qui plus est . Je veux dire, le gars a tellement la poisse et fait des choses qu'en tant normal on ne ferait pas. Tout tourne autour de ses choix qui étaient au départ irrationnel et il est peu à peu dépassé par les événements. Tout ne fera que s'envenimer lui qui de base filait un mauvais coton.

Park Chang-min (Cho Jin-woong alias l'oncle du film Mademoiselle) est l'antagoniste et un policier plus rationnel et corrompu. Bref, le film c'est la guerre des véreux. Il est plus calculateur et machiavélique. C'est un sacré pourri qui est prêt à tout pour le faire chanter.

Les autres personnages sont ... techniquement en retrait. Bien sûr ils sont présents comme l'inspecteur Choi (Jeong Man-sik) qui mène l'enquête sur la mort de Lee Jin-Ho (Park Bo-geom), Hee-young (Shin Dong-mi ) sa sœur et sa fille Mi-Na. Bref, tout le focus se porte sur Geon-Soon et sur comment il va gérer ses problèmes.

Ripou maladroit contre ripou vicieux

On suit les traces de Geon-soo qui a renversé accidentellement Lee Jin-ho, mais au lieu de signaler l'accident le cache et il devra gérer les conséquences de ses actions. Mais tout va déraper quand Park Chang-min va le faire chanter. Bien que le film soit bien raconté, ce qui le tient est de voir comment Geon va se débrouiller pour s'en sortir. Le film distille un humour discret et plutôt bien géré mais parfois la progression va un peu loin dans la stupidité du gars. Par contre le film est à la fin très brouillon dans sa résolution et assez simpliste. Le film se termine presque en Happy Ending forcé avec le tout est bien qui finit bien. Cela va dans le coté humoristique et absurde mais dans le coté logique, c'est forcé. Du coup, le film est décevant de ce point de vue là. Attention, je n'ai rien contre les happy ending, mais là c'est un peu bizarre et ça détonne de la logique du film.

Premier film connu de Kim Seong-hoon

Bref, malgré une fin maladroite et inutilement forcée, ce film est une plutôt sympathique à l'humour noir bien senti. Un bon film coréen que je vous recommande un peu, même si son film suivant est bien mieux maîtrisé.