L’on se demande bien encore ce qui motive tant les critiques à nous abreuver d’éloges des films certes, corrects, mais pas vraiment transcendants. Hard Day rejoint – malheureusement – la longue liste des films sur-côtés en ces temps cinématographiques mornes. Narrant le récit d’un flic corrompu, celui-ci se verra forcé de cacher un cadavre encombrant dans le cercueil de sa mère tout juste décédée afin de sauver sa peau. Une situation assez cocasse, propice à l’humour noir qui offre au film de Kim Seong-hun une véritable plus-value sur les trente premières minutes du long-métrage. Le ton y est enragé, les personnages amoraux au possible et il n’est pas rare de sourire devant le nombre incalculable de problèmes rencontrés par le personnage principal. Seulement voilà, passé la jolie surprise de cette version sud-coréenne de Die Hard (facile de deviner d’où provient le titre du film), le film sombrera dans le convenu et le banal. Pire, il perdra de sa folie, n’offrant qu’à de très courts instants un effet de surprise afin de sortir le spectateur de sa torpeur. Surtout, le problème vient en particulier du héros au départ idiot et lâche qui se transformera finalement en une sorte de héros justicier. Trop ambivalent, on ne comprend que peu ses volontés dans l’action, et jusqu’où il pourrait aller.

Malgré une réalisation assez efficace, le film n’est que peu surprenant sur ses scènes d’action. Bien cadrées certes, mais brouillonnes, les combats en deviennent presque cartoonesques et enfantins. Chose qui ne fonctionne encore pas du à l’approche trop réaliste du film, qui tranche avec le caractère underground des personnages et leur goût pour la débauche. C’est donc un film assez moyen au final, trop peu inventif bien que marrant par intermittence, que ce Hard Day. En pilotage automatique, l’intrigue use et abuse de faux suspense pour finalement nous servir des scènes assez rébarbatives, notamment sa fin assez calamiteuse qui n’arrive jamais à conclure. On lui préférera un The Raid 2 certes ultra-violent, mais frais et assumé que ce film le cul entre deux chaises, se voulant trop occidental pour surprendre.

Par Florian
Neocritics
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le 11 janv. 2015

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