Bas de game.
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C’est évident qu'en faisant Hardcore Henry ce n’est pas le scénario du film qu’Ilya Naishuller a voulu mettre en avant. Bien au contraire, l’histoire est un prétexte aux scènes de combat et au côté spectaculaire du film. Malgré ça, on trouve énormément de critiques outrageusement choqués par son manque de scénario. C'est comme allez chez Mc Do et être étonné de voir un hamburger dans son assiette...
Ce qu'on recherche lors d'un tel visionnage, c'est l'aspect vidéoludique de l'oeuvre et rien d'autre. Et l'immersion ici est totale, et c'est d'autant plus flagrant que le metteur en scène à choisi le mutisme du héros rendant l'identification complète chez le spectateur. Hardcore Henry reprend donc le schéma du FPS moderne, dans lequel la progression nécessite d’éliminer par centaines des opposants anonymes, de même que le plaisir du bon frag, encouragé par les FPS plus arcade type Bulletstorm ou le jeu online. Si le réalisateur se défend d'avoir voulu réaliser ainsi une parodie des jeux de tir mythiques, il en a dérobé tous les codes. Les scènes d'action en vue FPS sont méthodiquement chorégraphiées et violentes à souhait, pour un rendu explosif et jouissif...
Et bien que ces passages de fight abandonnent toute subtilité, avec des litres de sang à la clé et des explosions par millier, elles n'en restent pas moins bien équilibrées et bien montées, façon faux plans séquences, le tout rythmé par une bande-son électro-rock plutôt sympathique et ce qu'il faut d'épisodes calmes pour reprendre son souffle entre chaque baston. On regrette malgré tout des effets spéciaux dans l'ensemble pas toujours très soignés, la faute à un budget très limité...
Le film est aussi constamment drôle, justement parce qu’il est conscient d’être vidéoludique. Cet humour, s’il réside en quasiment chacune des situations, de par leur absurdité, se voit d’un autre côté génialement personnifié par Sharlto Copley. Il introduit ambiances, objectifs scénaristiques, il donne un ton aux scènes d’action, et même introduit les idées de profondeur et de psychologie (l’espace de 2 min particulièrement musicales). Puis Copley rappelle constamment à Henry qu’il est l’avatar indestructible du spectateur, validant la folie des scènes d’action dans lesquelles il le placera...
Alors on peut ne pas aimé. Mais de là à bouder le concept (qui est, disons-le franchement, incroyable et stupéfiant) pour un tas de mauvaises raisons, c'est faire preuve de mauvaise foi et de méchanceté gratuites et injustifiables pour lesquelles beaucoup de critiques sont malheureusement aujourd'hui abonnées !!!
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Créée
le 3 juin 2016
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