Comme pas mal de gens de ma génération, j'ai grandi au rythme d'Harry Potter et de ses sept années à Poudlard. Je ne compte même plus le nombre d'heure passée au cœur de cet univers, allant de tous les bouquins aux films (surtout les 4/5 premiers) en passant par divers produits dérivés (surtout les jeux PC et les Lego …), notamment lors de la première moitié de la décennie 2000.
J'ai juste eu besoin d'entendre quelques notes de la partition de John Williams pour pleinement (re)plonger dans le monde d'Harry Potter, et ça a été un vrai plaisir que de retrouver Poudlard. Dès l'introduction qui nous emmène à Privet Drive, j'ai revu une partie de ma tendre jeunesse défilée (et ce souvenir de sa découverte au cinéma en primaire) devant mes yeux et j'ai vite compris que la magie des livres mis en images par Chris Columbus était restée intacte. Le metteur en scène de Madame Doubfire retranscrit le riche et rêveur univers de J.K. Rowling avec brio, permettant de faire travailler l'imagination du spectateur tout en le faisant monter à bord, lui aussi, du Poudlard Express, direction l'école de Dumbledore.
La principale réussite se trouve d'abord dans la richesse de l'univers décrit par Rowling. Univers d'abord divisé en deux parties, ceux des non-sorciers puis celui des sorciers, on retrouve dans ce dernier des symboles plus ou moins subtils, inspirés des particularités du monde humain, l'intolérance, le bien et le mal ou encore la lutte des classes, symbolisé, d'abord, par les Malefoy (et la maison Serpentard) représentant la classe noble et riche. Alors, et bien évidemment, ce sont eux les méchants et c'est de là que vient le mal absolu décrit dans la saga. Pourtant, malgré son manichéisme, ça n'en reste pas moins intéressant à plus d'un titre et le traitement n'est jamais lourd ou gênant, surtout que ça ne reste qu'une toile de fond, permettant d'avoir un univers consistant, aux possibilités assez immenses, ce que Rowling exploitera par la suite.
Chris Columbus maîtrise tous les rouages de cet univers (la magie, les différentes maisons, le Quidditch …) pour bien le mettre en scène, restant plutôt fidèle au livre tout en y apportant une touche de magie, bien aidé par l'excellente partition de John Williams. On oubliera facilement la tendance à sur-appuyé certains propos et/ou enjeux, rendant le film plus enfantin qu'il ne devrait l'être, mais le cinéaste apporte un vrai supplément d'âme et donne une ambiance magique à son œuvre. On s'attache autant à l'univers qu'aux personnages principaux et, de toute manière, aucun ne laisse vraiment indifférent. Il arrive à mettre en avant le trio qui va peu à peu se former tout en donnant de l'importance à tous les secondaires. Dans le même temps, il prend bien soin de peaufiner la légende maléfique autour de Voldemort, dont la prononciation du nom en devient effrayant ou de rester ambigu sur Rogue, brillamment interprété par l'immense Alan Rickman.
Ce début d'une longue aventure bénéficie du savoir-faire de Columbus qui sait prendre son temps pour bien poser le cadre de son récit, développer et nous intéresser aux personnages et mettre en place l'atmosphère du film. Et puis, si ses cadrages sont symboliques de la tendance d'alors dans le blockbuster, il sait mettre en place un peu de tension lorsque cela est nécessaire, à l'image de toute la partie finale et des épreuves qui en découlent (la partie d'échecs, Touffu … ). La façon dont il exploite les décors, les costumes et la belle reconstitution participent pleinement à l'immersion, tout comme les effets spéciaux qui n'ont pas spécialement pris de rides.
C'est donc avec plaisir et bonheur que je me suis replongé dans l'univers d'Harry Potter, Chris Colmbus retranscrit avec magie, féerie et immersion l'univers créé par J.K. Rowling, celui-ci étant aussi sublimé par une jolie reconstitution et la partition de John Williams, apportant un vrai supplément d'âme à cette ouverture d'une longue et ambitieuse saga.