C'est armé de ma VHS, de mon magnétoscope et d'une prise péritel du plus bel effet que j'ai revu ce film qui a fait mon enfance. Inutile de préciser que la bande de la cassette est usée par les innombrables visionnages, par endroit presque illisible, que c'est une VF, mais quelle émotion de revoir les premiers pas d'Harry à Poudlard !
C'est donc le cœur chargé d'émotions (plus que positives) qu'en appuyant sur le gros bouton d'une télécommande faisant deux fois la taille de ma main, j'ordonne au magnétoscope d'avaler le morceau de plastique rectangulaire porteur de nostalgie. Et c'est le cœur encore plus gros que j'écris cette critique. Car il faut bien le dire, mes souvenirs d'enfant ont magnifié un film qui n'a très franchement pas grand chose d'exceptionnel, l'univers mis à part : le cadre est si léché qu'il en devient fébrile à l'idée d'être original, la BO est assez impressionnante mais tend trop souvent à exagérer le propos de l'image (en mode j'ai un orchestre symphonique et tu vas le savoir tout le long du film tiens !).
Les acteurs sont divisés en deux catégories, la jeunesse et les autres : les jeunes ont des tendances affligeantes (Hermione n'a rien perdu de son talent d'exacerber mon exaspération déjà grande, Harry manifeste des réactions certes d'enfants mais qui parfois frôlent l'idiotie patente) ; et les autres, les "anciens" pour caricaturer sont pour la plupart convaincants (mention spéciale bien évidemment à Alan Rickman, cadavérique en Severus Rogue et puis aussi à John Cleese pour son étêtant caméo).
L'univers est quant à lui envoûtant, il faut l'admettre, mais bien plus parce qu'il est nouveau à l'époque que parce qu'il est magnifié à l'image : la caméra beaucoup mais alors beaucoup trop sage ne fait absolument pas honneur à l'atmosphère créée par J.K. Rowling à l'origine et c'est bien dommage.
Harry Potter à l'école des sorciers est donc une redécouverte emplie d'une prise de conscience de la magie de l'enfance en partie préservée, mais c'est surtout une déception car le film aurait pu être vraiment grandiose sous la direction d'un autre que Chris Colombus. Et dire que le deuxième épisode de la saga lui a été confié... J'appréhende déjà le revisionnage...