Harry Potter à Fort-Boyard.
Le Beaujolais nouveau est arrivé ! Parce qu’à ce stade de la saga cinéma, Harry Potter est devenu ce genre de piquette pas bien recherchée, mais qu’on consomme quand même sans trop pinailler sur les ingrédients, plus par habitude que par goût.
Cinquième volet, ou le défi impossible d’adapter un bouquin-charnière de 1000 pages en à peine 2h10 de film : le réal’ n’essaie même plus, il se contente de picorer dans le script les épisodes qui l’intéressent, et les relie entre eux par un petit intermède musical au tambour, façon Fort Boyard. Peu importe s’il n’y a pas vraiment de fil conducteur. Bref, c’est plutôt une illustration de morceaux choisis, qu’une véritable adaptation : et à tous les spectateurs qui n’auront pas lu le livre avant de voir ce cinquième film, bonjour la migraine !...
Mais étrangement, même si le 5ème bouquin était le plus dense de la série, même si on s’attendait à devoir suivre un film au rythme effréné afin de pouvoir caser toutes les péripéties ... en fait non, ce n'est pas le cas. C’est lent, presque contemplatif, parce que voilà, l’amusement c’est fini, now it’s serious business at last, et goûte ma bouillie musicale qui abuse des basses en fond sonore !
Harry Potter cinquième du nom, ou l’improbable résultat d’un scénario signé Luc Besson, mais porté à l’écran par Terrence Malick. On bâille beaucoup. Et qui dit scénario à la va-vite, dit personnages falots, globalement on se moque à peu près complètement de ce qui peut leur arriver ... aucun charme, aucune profondeur dans cet univers bâclé.
Il reste le combat final dans les entrailles du Ministère : même s’il comporte une tapée de clichés insupportables (des gentils tout en blanc, des méchants tout en noir ...), et même si la prophétie se brise mais tout le monde s’en tape, les duels façon escrime pyrotechnique, c’est plutôt jouissif. Par rapport au reste du film, je veux dire.
Bref, une réplique d’Alan Rickman résume tout : « I may vomit ».