A nouveau retenu prisonnier par sa famille adoptive, Harry (Daniel Radcliffe) voit Dobby (Toby Jones), un elfe de maison, débarquer chez lui pour qu’il arrête de vouloir partir à Poudlard, lui annonçant que, le cas échéant, il se retrouverait confronté à un grand danger… De fait, une série d’agressions mystérieuses inquiète tout le lycée, du personnel aux élèves, et un nouveau complot semble se tramer dans l’ombre.
Avec ce deuxième volet de la saga, Chris Columbus prend un malin plaisir à réitérer tous les éléments caractéristiques du premier volet, à un point tel qu'on pourrait presque crier au « copié-collé » tant le schéma narratif y apparaît totalement similaire. Pourtant, il faut bien avouer que si tous les principaux éléments du premier épisode sont ici repris, la mécanique fonctionne encore mieux que dans le précédent opus.
S’étalant tranquillement sur ses 2h45 (hors générique), ce qui en fait l'épisode le plus long de toute la saga, le film contient, il est vrai, son lot de scènes inutiles, un bon nombre d'entre elles servant uniquement à illustrer la vie quotidienne à Poudlard, ce qui nous vaut quelques séquences pleines de charme, certes, mais également quelques problèmes de rythme dans une intrigue pourtant très (trop ?) dense. Que l'on pense, par exemple, à l'intrusion de Kenneth Branagh, certes éminemment plaisante, mais dont la présence ne servira jamais à rien dans le récit...
Cela dit, malgré de très légères erreurs de parcours, l’atmosphère fonctionne, elle, encore mieux que dans le premier, et c’est avec un plaisir non négligeable que l’on suit des aventures du vocabulaire desquelles le mot « ennui » est banni, plus amples et moins décousues, en dépit de ses longueurs, que celles du premier volet. Des péripéties qui gagnent en ampleur et en profondeur qui s'achèvent sur un climax extrêmement réussi, montrant le combat d'Harry contre un serpent géant, visuellement magnifique.
De fait, si le ton général reste aussi léger et magique que dans le premier volet, l’on voit pourtant la noirceur gagner du terrain, notamment au travers d'une intrigue qui amoncelle petit-à-petit ses différentes pièces, ici en nous proposant des flashbacks concernant un personnage clé qui commencent à nous faire saisir l'ampleur de la menace qui se profile à l'horizon... Steven Kloves, suivant le roman de J.K. Rowling, s'y entend très bien pour augmenter par toutes petites touches successives l'intensité dramatique, qui culminera bien évidemment davantage dans chaque épisode suivant de la saga.
Gagnant en profondeur sur le fond, le film ne sacrifie pourtant rien à la forme, et c'est avec un vrai plaisir que l'on constatera que le changement de directeur de la photographie (c'est ici l'excellent Roger Pratt qui assure la tâche) apporte encore, s'il en est possible, un peu d'ampleur à l'histoire, tandis que Lindy Hemming et Stuart Craig, qui restent respectivement aux costumes et aux décors, achèvent de faire du film de Columbus un enchantement pour les yeux. Enchantement pour les oreilles également, bien évidemment, il serait inutile de le préciser puisque John Williams reste à la baguette de ce nouvel opus, mais il serait bien plus inconvenant de ne pas le faire...
Conservant le charme total du premier film tout en réussissant à trouver son identité propre, Harry Potter et la Chambre des secrets convainc donc encore plus que son prédécesseur que l'on est en train d'assister à la naissance d'une grande saga, à l'univers d'une richesse incomparable. Une saga dont ce deuxième épisode constitue un pilier majeur...