--- Bonsoir, voyageur égaré. Te voila arrivé sur une critique un peu particulière: celle-ci s'inscrit dans une étrange série mi-critique, mi-narrative, mi-expérience. Plus précisément, tu es là au onzième épisode de la sixième saison. Si tu veux reprendre la série à sa saison 1, le sommaire est ici :
https://www.senscritique.com/liste/Vampire_s_new_groove/1407163
Et si tu préfère juste le sommaire de la saison en cours, il est là :
https://www.senscritique.com/liste/The_Invisibles/2413896
Et si tu ne veux rien de tout ça, je m'excuse pour les parties narratives de cette critique qui te sembleront bien inutiles...---


Je n'allais pas m'arrêter en si bon chemin. Puisque le doublé Harry Potter premier du nom était un succès total, j'ai enchaîné dès le soir suivant avec sa première suite (oui, l'avantage quand Harry a douze ans, c'est que son lectorat aussi. Et si Collombus fait le pari – incroyablement réussi – de n'en pas tenir compte pour la durée de ses films, ce n'est pas le cas de J. K. Rowling, qui adapte intelligemment son nombre de pages à la tranche d'âge qu'elle vise. Et forcément comme je n'ai plus onze ans, moi, mes lectures sont rapides... Pour le moment). Et même si je trouvais le roman nettement en dessous de son prédécesseur, c'est avec malgré tout une bonne dose d'enthousiasme que j'entamais le visionnage, curieuse de voir à nouveau la féerie mise en image. Et c'est un visionnage presque morose, puisque je ne suis ni déçue ni surprise : non, le scénario pas terrible n'a pas beaucoup progressé, mais oui, le défi de faire encore plus magique est relevé. Car là où je me plaignais d'effets spéciaux décevants dans le premier opus, je ne peux que m'enthousiasmer de ceux du deuxième. Pour une fois, curieuse, j'ai fais quelques recherches, me demandant « mais de combien de millions ont-ils augmenté le budget du film pour parvenir à une telle évolution ? », ça aurait en plus été révélateur d'une prise de confiance des producteurs suite au succès du premier film, et j'aurai eu du grain à moudre sur la question. Mais là, stupeur : le budget a perdu 25 millions. J'ai vérifié les dates, les films n'ont bien qu'un an d'écart, on ne peut donc pas non plus attribuer le progrès visuel à une évolution des techniques. Ma seule explication la voici, et je la trouve finalement assez jolie pour la tenir comme vérité : ayant été séduite sans m'y attendre par le premier volet, j'ai cessé au visionnage du deuxième d'être dans une posture de jugement. J'ai acceptée d'être encore une fois transposée dans un univers enchanteur, sans y chercher la petite bête, sans souhaiter à chaque plan et à chaque raccord le décrédibiliser. Comme si, acceptant l’existence de la cape d'invisibilité, j'avais également acceptée d'y cacher dessous les défauts et faiblesses... Visuelles uniquement. Car si je ne tari pas d'éloges sur cette voiture volante, sur ces araignées géantes, ni, au-delà des effets spéciaux, sur ce travelling compensé tellement malin, ingénieux, bienvenu et discret ; je n'en grince pas moins des dents sur ce scénario déjà misérable dans la version écrite, et qui malheureusement, par soucis de fidélité et de respect de son public, s'est vu retranscrire encore une fois avec beaucoup de rigueur par Columbus. Enfin presque. Si mes plans sont tombés à l'eau pour parler de prise de confiance de la part des producteurs, je peux néanmoins transposé mon laïus sur la position du réalisateur. On sent dans ce deuxième opus que Columbus, riche du succès du premier, prend confiance et se permet d'aller plus loin dans sa transposition du récit. Bien meilleur (ou bien mieux entouré ? Je n'ai pas fais autant de recherches...) structuriste que madame Rowling (pardon), il prend en main cette narration vaseuse, qui doublait le « ta gueule c'est magique » d'un jeu d'aller-retour aussi ennuyeux qu'inutile. Je reste mitigée, le réalisateur n'ayant pas réussi (mais comment aurait-il pu?) à trouver une alternative à ce dénouement sorti d'un chapeau... Au sens strict. Cependant, il règle assez efficacement les problèmes de rythme, raccourcissant habilement les durée entre chaque événement, voir carrément en supprimant des pans entiers de situations où les personnages sont simplement en train d'attendre (je pense à cet enchaînement entre le renvoi d'Hagrid et la visite de la forêt interdite. Sérieusement, pourquoi est-ce que l'auteure ne l'avait pas écrit comme ça dès le début ? C'est tellement plus fluide et efficace). Pour les incohérences, Columbus bricole un peu comme il peut, jonglant entre la nécessité de rester fidèle au récit, et celle de tenter de rester crédible face à un matériau de base franchement débile par moment. Il ellipse assez joliment cette scène ridicule où Harry et Ron sont censés se cacher dans le placard, et fait apparaître les processions d'araignées dès le début du film, rendant à la fois la situation plus logique, et la résolution un peu moins capillotractée, tout en s'offrant par la même occasion de belles images pour étoffer l'univers visuel de Poudlard. D'ailleurs ce n'est pas le seul ajout que propose le film par rapport à sa version romancée. Des scènes entières sont remodelées, pour devenir plus cinématographiques. Je reste mitigée à nouveau sur cette nouvelle attitude, ayant été séduite par certaines (la fuite en voiture volante beaucoup plus mouvementée, enrichissant le ton avec de l'image et du mouvement de manière assez intelligente), et un peu contrariée par d'autres (les matchs de quidditch prennent en spectaculaire d'accord, mais ça se fait complètement au détriment du développement des personnages. La poursuite entre Malfoy et Harry raconte même carrément l'inverse de ce que disait le roman. Et si je trouve la ligne directrice du roman assez risible, ce n'est pas le cas de ces scènes en forme de quêtes annexes, venant donner de la complexité aux personnages et à leurs relations. Avant de rajouter cette scène contre-productive, il aurait peut-être fallu penser à ne pas enlever celle de l'attaque des cognards, donnant au match une dimension un peu supérieure à une simple rencontre sportive d'une part, et permettant d'autre part de développer avec beaucoup d’élégance et de charme les personnages si injustement traités par les films des jumeaux Weasley. Et d'ailleurs si le film tenait tant que ça à transformer les jumeaux en simples sidekicks rigolos, pourquoi avoir fait le choix de supprimer la scène de chasse aux gnomes dans le jardin ? Et pourquoi diable suis-je encore dans une parenthèse ?).
Zalya
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le 23 janv. 2022

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