Harry en quête d'un passé falsifié

Le second coup d'essai de Yates marque selon moi la totale prise de conscience par Yates de l'univers Harry Potter.
Dans l'Ordre du Phénix on sentait qu'il hésitait entre les héritages, ici il a clairement choisi son camp et reprend l'univers très sombre et énigmatique de Cuaron.

6ème année de Potter à Poudlard, Malfoy change, Voldemort s'étend...au final on est dans la logique. Mais ce qui change ici c'est le côté énigmatique. Auparavant il était facile de prévoir ce qui allait se passer, tout était assez cousu de fil blanc sauf peut-être Le Prisonnier d'Azkaban. Ici, durant tout le film, on ne sait pas trop ce qui peut se cacher dans le souvenir du professeur de potion, on n'en sait que très peu sur la mission de Malfoy. En cela, ce Harry Potter se démarque un peu du reste de la saga. Très énigmatique et c'est un bien !
Il marque surtout un virage important : on tombe dans la course-poursuite à distance entre Voldemort et Harry Potter. Tout cet opus a pour but de nous faire basculer dans un final haletant. Pour cela Yates récupère l'univers très sombre et y ajoute quelques scènes vraiment belles et bien pensées. Esthétiquement, ce film est réussi, bien plus que le précédent.

Le seul défaut c'est encore l'omniprésence du romantisme, certes nécessaire mais qui prend beaucoup de place ! Potter se rapproche de Ginny, Ron d'Hermione mais celle-ci est jalouse, etc. Yates donne aussi une grande place à la magie avec les filtres d'amours, etc. On en apprend beaucoup plus sur Rogue, enfin !

Au final, c'est un opus sans gros défaut, dans la même veine que la moyenne de la saga. C'est surtout un épisode très plaisant à suivre, avec un rythme agréable et une intrigue bien construite et bien menée par David Yates. Surtout, cet opus avait la lourde tâche de lancer le final et ce n'est jamais une position facile !