Cette deuxième partie de « Harry Potter et les reliques de la mort » est spectaculaire et franchement réussie. Voilà du grand spectacle pour clôturer cette immense saga cinématographique qui nous aura fait rêver pendant plus de 10 ans. Bien entendu, David Yates reprend son rôle de réalisateur, et il nous en met plein les yeux.
En ce qui concerne l’histoire, les différences entre le film et le livre sont minimes, et l’œuvre initiale est respectée. On pourrait toutefois relever quelques points qui auraient eu leur importance dans le film.
Pour commencer, Abelforth Dumbledore suggère que son frère n’est pas un homme digne de confiance, tandis que dans le livre, il explique en détail le passé d’Albus. Dommage que cela manque au film (mais on peut reconnaitre que ça pouvait encombrer l’intrigue de base).
Le combat entre Fred et le Mangemort qui le tue n’est pas montré dans le film. Par ailleurs, sa mort est plus poignante dans le livre. Attention tout de même, la scène du film n’est pas dépourvue d’émotion. Elle est même plutôt réussie (mais inférieure à ce qui est décrit dans le livre).
Ni Buck ni les centaures ne viennent au secours de Poudlard dans le film contrairement au livre.
Rogue était censé être défait par Voldemort dans la cabane hurlante et non dans l’embarcadère. Toutefois, ce n’est pas ce détail que l’on relèvera, mais la façon dont Rogue est tué. En effet, dans le livre Voldemort lui tranche la gorge avec le Sectusempra, le sort inventé par Rogue lui même (ce qui fait sens). Il ne fait pas appel à Nagini pour l’achever. Dans la version du film, on se demande pourquoi Voldemort n’utilise pas tout simplement l’Avada Kedavra. Dans le livre, le Sectusempra donne un style machiavélique à Voldemort.
Dans un flash-back, Rogue se retrouve à Godric’s Hollow après la mort des parents de Harry, cependant je ne me souviens pas que le livre décrive cela. Sans importance, il semblerait.
Molly Weasley n’est pas censé tuer Bellatrix Lestrange si l’on se réfère au livre, mais peu importe, la scène est génialement satisfaisante.
Tous ces petits changements n’ont pas vraiment d’impact sur l’intrigue centrale. Le dénouement est sublime, le film en tant que tel est très réussi.
Les effets spéciaux sont convaincants. J’ai surtout apprécié ceux de la chambre des Lestrange à Gringotts, avec les trésors qui se multiplient.
L’attaque de Poudlard est détaillée, on comprend alors l’importance de ce format en deux parties.
On apprécie également les souvenirs de Rogue dans la pensine. C’est une bonne chose que son passé ne soit pas survolé. On apprécie beaucoup découvrir les tenants et les aboutissants du comportement et du jeu de dupe du plus suspect des professeurs. Un rebondissement des plus réussies de la saga. C’est bien simple, ce passage me donne la chair de poule à chaque fois que je le vois. Il faut aussi souligner le génie de Rowling, qui est parvenue à dissimuler les véritables intentions de Rogue sur pas moins de sept romans. Tout simplement géniale. Quant au propriétaire de la baguette de sureau, là encore le scénario (et forcément, le livre) brille une nouvelle fois d’ingéniosité. Je dois avouer qu’il m’a fallu un certain temps pour comprendre parfaitement les événements liés à la baguette. Je suis retourné à mes livres et j’ai regardé de nouveau le film pour bien comprendre à quels moments la baguette passe de main en main. Reste la pierre de résurrection qui est un grand mystère pour moi. Pendant longtemps j’ai cru que c’était grâce à elle que Harry était ressuscité. Mais si j’ai bien compris, Voldemort a en fait tué la partie de lui-même qu’il avait placée en Harry sans le vouloir, de ce fait cette parcelle d’âme (l’horcruxe indésirable) est détruite, mais Harry n’est pas mort. Alors pourquoi se retrouve-t-il aux portes de la mort en compagnie de Dumbledore ? Si la parcelle d’âme de Voldemort est détruite en lui, comment se fait-il qu’elle se retrouve sous le banc, dans ce même lieu ? Et enfin est-ce que la pierre de résurrection permettait simplement à Harry de voir et communiquer avec les morts ? Si quelqu’un peut m’éclairer sur ces événements, je suis preneur. Je me suis déjà renseigné sur ces points, mais tout cela reste un peu fumeux pour moi. J’intègre cette part de mystère dans ce qui relève de la magie profonde et inexplicable (comme la magie de l'amour maternel qui protège Harry).
Daniel Radcliffe (Harry Potter) nous livre enfin une performance acceptable, ce n’est pas trop tôt. Acceptable seulement parce qu’il est loin d’être parfait, mais sa performance ici est la meilleure, excepté peut être dans le premier film, où il avait l’innocence et la spontanéité des très jeunes acteurs. Emma Watson et Rupert Grint (Hermione et Ron) confirment leur talent. Ralph Fiennes (Voldemort) prend toute sa place, bien évidemment, dans ce dernier film. Sa doublure est un peu énervante, parfois sa voix est tremblotante comme celle d’un vieillard, et parfois dans l’intensité. On a le sentiment qu’elle ne sait pas sur quel pied danser (il faudrait vraiment que je visionne ces films en VO la prochaine fois). Alan Rickman (Rogue) dévoile la dernière palette de son jeu, comme dirait Dumbledore, ce qu’il y a de meilleur en lui. Il est exceptionnel. C’est l’acteur que j’ai le plus apprécié dans cette saga, ainsi que Maggie Smith (McGonagall) qui est vraiment remontée dans ce dernier film. On découvre enfin ce qu’elle vaut au maniement de la baguette, et c’est très satisfaisant. Le duel Rogue-McGonagall est un moment très fort, sur le fond comme dans la forme (de toute évidence, McGonagall ne connaissait pas les véritables intentions de Rogue, cette scène tend à le démontrer). Helena Bonham Carter (Bellatrix) parait plus folle que jamais. Elle nous démontre une fois de plus qu’elle est une grande actrice. Le reste du casting est également très bon. Il est si grand qu’il serait trop long de s’attarder sur chacun des rôles.
Alexandre Desplat reprend la direction du secteur musique, pour le plus grand bonheur de nos oreilles. On n’en parle jamais, mais tous les autres secteurs ne sont pas en reste. Les costumes, les décors, le scénario, la direction artistique, tout ce travail est très réussi et extrêmement minutieux (sur la globalité de la saga).
Ce dernier film clôture cet arc de l’univers des sorciers. On sait aujourd’hui que la franchise perdurera au théâtre, mais notamment avec une nouvelle série de films : « Les animaux fantastiques », toujours sous la responsabilité de l’excellent David Yates. Son nom renverra désormais à jamais à celui de Rowling.
Je crois que je n’ai jamais autant aimé un univers que celui d’Harry Potter. Je dirais comme énormément de personnes que je préfère les bouquins, mais écrire des critiques de livres me prendrait trois jours, je pense. Les films sont des petits bijoux, une autre vision de l’œuvre de Rowling. Ils ont leurs défauts et leurs qualités. Si l’on devait juger leur fidélité absolue, ils n’auraient sans doute pas plus de la moyenne. Le cinéma d’adaptation est contraint à des obligations qui nous échappent parfois. Il faut donc l’accueillir avec objectivité, en sachant pertinemment qu’on ne pourra pas y retrouver tout ce qui nous a plu dans l’œuvre initiale. En tant qu’objet de divertissement, ces films sont fantastiques et accomplissent le job. J’ai beaucoup voyagé, beaucoup rêver, j’ai ri, j’ai été touché, ému. Mon imaginaire s’est ouvert. J’adore cette fiction, qui est bien plus pour moi. Cette saga fait partie de moi, comme elle fait partie de la vie d’une génération tout entière, et bien plus encore. Rowling, Yates, et tous les autres, ont enchanté la vie de milliers de personnes. Rowling n’est pas qu’une romancière. Je crois qu’elle a accompagné des milliers d’enfants sur le chemin de l'imaginaire. Jamais personne ne m’aura autant fait rêver. Vous l’avez compris, je suis fan, tout simplement et il m'est impossible d'attribuer une note inférieure à 9 étoiles. Ce film mérite la note maximale.